Le président du Parlement européen, l’Italien Antonio Tajani, s’est excusé jeudi pour ses propos controversés sur Benito Mussolini, condamnés par plusieurs groupes politiques à Strasbourg, dont certains ont demandé sa démission.
« En tant qu’antifasciste convaincu, je présente mes excuses à tous ceux qui ont pu être offensés par ce que j’ai dit. Mes propos n’avaient aucunement pour but de justifier ou de minimiser un régime antidémocratique et totalitaire », a assuré Antonio Tajani dans un communiqué.
Mercredi après-midi, Antonio Tajani (droite) a déclaré sur une radio italienne : « On peut ne pas partager sa méthode. (…) Mais il faut être honnête, Mussolini a fait des routes, des ponts, des bâtiments, des installations sportives, il a réaménagé tant de zones de notre Italie ». « D’une manière générale, je ne considère pas son action au gouvernement comme positive, mais il y a des choses qui ont été faites », avait insisté ce proche de Silvio Berlusconi, tout en évoquant aussi des « erreurs (…) très graves, inacceptables ».
Ces propos, qu’Antonio Tajani considère comme « instrumentalisés », ont créé une polémique en Italie et un tollé jeudi midi dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg.
« Je demande au président du Parlement européen de retirer ses déclarations, sinon il doit se retirer lui-même », avait déclaré l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts, jugeant ces propos « indignes ».
Président du groupe des libéraux ALDE au Parlement européen, le Belge Guy Verhofstadt avait appelé Antonio Tajani à « présenter des excuses ».
Le président du Parlement européen a en revanche été défendu par son parti européen, le PPE (droite), qui a insisté sur le fait qu’il était « un démocrate » et partageait avec son groupe parlementaire « la condamnation du fascisme ».
AFP