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Pôle emploi de Longwy: « On finit par s’habituer aux agressions»


L’agence de Pole emploi de Longwy a rouvert ses portes ce lundi. (photo: LRL)

Suite à la rixe de jeudi, l’agence de Longwy était fermée vendredi. Elle a rouvert, ce lundi, avec la présence de vigiles. Un employé témoigne du quotidien de la cinquantaine d’agents.

Tous les agents sont choqués », commente, sous couvert d’anonymat, un employé de Pôle emploi. Suite à la bagarre survenue jeudi (lire ci-contre), une cellule d’aide psychologique a été mise en place à l’agence de Longwy. Et ce lundi, un vigile filtrait les entrées, pour assurer la sécurité du personnel et des usagers.

Une situation qui tend à se reproduire ces dernières semaines. « On sent une tension, une agressivité qui monte. Il y a un an, on n’aurait pas connu ça. » Avec des faits qui se multiplient et s’aggravent.

Menaces et intimidations

« Avant les gens râlaient, s’énervaient. Aujourd’hui, les violences verbales, les cris, voire les insultes sont devenus le lot quotidien. » Et tendent à se banaliser. « On finit par s’habituer aux agressions verbales. On ne fait même plus systématiquement une fiche de remontée quand on est victime d’incivilités. » Les menaces et les intimidations se font plus courantes.

Jusqu’à cette rixe. Une première. « On ne peut plus accepter cela. » Le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est alerté. Des formations internes ont été initiées pour apprendre aux agents à calmer les plus énervés. « La plupart du temps, ça se passe bien. Mais parfois, nous sommes complètement démunis. »

« On est au maximum »

Cet agent met surtout en avant un effectif, d’une cinquantaine d’employés, qui se restreint. « Nous avons perdu une demi-douzaine de collègues en un an et demi. Ça a l’air de rien, mais c’est énorme. » La conséquence est que les délais d’attente s’allongent. « C’est le matin, à l’ouverture de l’agence que nous rencontrons les situations conflictuelles, liés à un flux constant et important de demandeurs d’emploi. Les gens attendent parfois longtemps. Mais on ne peut pas répondre en cinq minutes. Nous ne sommes que des êtres humains et on est déjà au maximum. »

Cet employé estime cependant que la situation n’est pas désespérée. « Nous ne sommes pas dans une zone sinistrée. Quelques agents supplémentaires permettraient de fluidifier les demandes. » Et de ramener de la sérénité. Aux agents et aux usagers.

Bertrand Baud/ Le Républicain Lorrain