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Quatre morts et 50 blessés dans un déraillement de train reliant l’Espagne et le Portugal


L'accident a fait au moins deux morts et plus de 50 blessés, selon certains médias. (photo Twitter)

Quatre personnes sont mortes et une cinquantaine ont été blessées, vendredi dans le nord-ouest de l’Espagne, dans le déraillement d’un train reliant Vigo à Porto (Portugal), ont annoncé les autorités.

Le conducteur du petit train transfrontalier, de nationalité portugaise, figure au nombre des morts. Il y a trois ans, la Galice avait déjà connu le pire accident ferroviaire survenu en Espagne depuis 1944, qui avait fait 80 morts.

Au moins « quatre personnes sont décédées », a affirmé Manuel Carrera, conseiller municipal de la localité de O Porriño où s’est produit l’accident. Le gouvernement régional a précisé que 47 personnes avaient été hospitalisées.

Le train de trois wagons a déraillé vers 9h30 alors qu’il allait entrer en gare de O Porriño, au sud de Vigo, non loin de la frontière avec le Portugal, selon la compagnie espagnole Renfe. Il appartient à la compagnie ferroviaire portugaise Comboios de Portugal, qui gère la ligne avec sa consoeur espagnole. Selon le journal régional La Voz de Galicia, un contrôleur d’une cinquantaine d’années, habitant Vigo, figure également parmi les quatre morts.

Le premier wagon renversé

Le train transportait 65 personnes selon Renfe, 69 selon Comboios de Portugal. « On était tranquillement assises et soudain le train a commencé a faire comme ça », a témoigné une passagère du deuxième wagon, mimant un mouvement de balancement. « Soudain, j’ai vu qu’il ne s’arrêtait pas et je suis tombée », a-t-elle ajouté, dans un entretien filmé par La Voz de Galicia.

Des images diffusées par la télévision de Galice montraient l’avant du train encastré dans un pilier électrique, complètement renversé. Les deux autres wagons semblaient presque intacts. Un adolescent de 15 ans, Alex Ramilo, passait à vélo sur un pont surplombant la voie quand l’accident s’est produit: « J’ai entendu un bruit assourdissant. J’ai tourné la tête et j’ai vu le train dérailler. J’étais sans voix, vraiment choqué », a raconté ce garçon dans le café Rami, à O Porriño.

Aussitôt après ont afflué « énormément de gens » dans la petite gare située tout près du lieu du drame, « une centaine de personnes, des habitants qui voulaient aider », a rapporté l’adolescent. Et « comme les secours manquaient d’effectifs, certains les aidaient même à extraire les gens des wagons ».

Une section de voie droite

Le gestionnaire du réseau, l’entreprise publique Adif, a indiqué sur Twitter avoir « ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’accident ». Sur place, le drame suscitait beaucoup de questions. « C’est une section de voie droite, le train devait s’arrêter à 50 mètres, alors ce n’est pas quelque chose de très normal », relevait le patron d’une cafétéria toute proche de la gare, Ramon Gonzalez, auprès de la chaîne 24 horas.

Le secrétaire général du Syndicat des conducteurs espagnols (Semaf), Juan Jesus Garcia Fraile, a en tout cas estimé que « cette voie était en parfaites conditions pour la circulation des trains et qu’il n’y avait aucun problème concret ». Différents partis politiques ont suspendu la campagne qui venait de débuter pour des élections régionales fin septembre en Galice.

Le chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy, originaire de Galice, a fait part de sa « tristesse » et de sa « douleur », sur son compte Twitter.

La région avait été endeuillée, le 24 juillet 2013, par une terrible catastrophe ferroviaire qui avait fait 80 morts et 144 blessés près de Saint-Jacques-de-Compostelle. A l’époque, un train en provenance de Madrid avait abordé un virage à 179 km/h alors que la vitesse y était limitée à 80 km/h. Il avait déraillé et s’était encastré en partie dans un mur d’enceinte, à 4 km de Saint-Jacques.

Seul avait été mis en cause le conducteur, distrait par une conversation par téléphone quelques minutes avant l’accident. Mais fin juin, la justice a rouvert l’enquête sur cet accident pour déterminer si le gestionnaire du réseau pourrait aussi avoir une part de responsabilité.

Le Quotidien

photo AFP

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