Anonym Glécksspiller se renforce en devenant le Centre pour comportements excessifs et addictions comportementales. La structure continue d’accompagner les accros aux jeux d’argent et vidéo, mais la gamme de services s’est élargie.
En quasiment deux décennies d’existence, l’ASBL Anonym Glécksspiller a apporté un soutien total et indéfectible aux personnes en proie à des addictions et des comportements excessifs. Les accros aux jeux à gratter ou aux casinos ont pu y trouver réconfort moral, assistance individuelle et thérapie pour prévenir ou guérir de leurs troubles. Au fil des années, les champs d’action de l’association n’ont cessé de croître. Alors que le programme «Ausgespillt» se focalisait sur les jeux d’argent et de hasard, le dispositif «Game over», ciblant les addictions aux jeux vidéo et aux nouveaux médias, est apparu par la suite : «Dans le cas des troubles liés à Internet, en particulier les médias sociaux et les jeux informatiques, la prévalence est nettement plus élevée chez les jeunes, qui était de l’ordre de 4,5 % à 6 % avant la pandémie de coronavirus», détaille l’association. D’autres comportements excessifs ont également été repérés par Anonym Glécksspiller, notamment des addictions au sexe, à la pornographie, à l’achat pathologique et même au sport. Face à la multiplication de ces cas divers et variés, l’ASBL a décidé de fonder le Zenter fir exzessiivt Verhalen a Verhalenssucht (ZEV), soit le Centre pour comportements excessifs et addictions comportementales, qui a ouvert ses portes hier après-midi. En présence de la ministre de la Santé, Paulette Lenert et du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, l’ASBL a inauguré ses nouveaux locaux et annoncé ses grandes lignes d’actions.
Plus de services et de personnel
Ce nouvel emplacement, en contremont de la route d’Esch, permet au ZEV de fournir une gamme plus élargie de services. Depuis 2020, le financement du personnel d’Anonymous Glecksspiller n’a cessé d’augmenter, notamment grâce aux fonds des deux ministères, permettant à l’association d’employer neuf personnes. En plus d’une secrétaire, l’équipe compte plusieurs psychologues agréés, un pédagogue des médias ainsi qu’une assistante sociale : «Les clients souffrant de dépendances comportementales recherchent souvent une offre dans laquelle les personnes de contact ont une spécialisation dans le domaine sélectionné, explique le ZEV. Ils doivent connaître leur monde d’expérience afin de les accepter comme un interlocuteur approprié.»
En plus de fournir des services gratuitement si nécessaire, les offres du ZEV sont disponibles en quatre langues. Après une prise de contact via mail, formulaire de contact ou depuis l’application «désaddiction» en ligne, le service de conseil va du simple transfert d’informations à la clarification de l’état du problème. Un conseil psychologique peut être prescrit, notamment si les proches souffrent en raison de l’addiction comportementale d’un membre de la famille. Ces réunions peuvent prendre la forme d’un conseil individuel, de couple ou familial, alors que les questions sur l’utilisation des médias s’articulent sous la forme d’un conseil éducatif lié aux médias. En cas de besoin, la structure peut orienter les personnes vers une thérapie hospitalière.
Sensibilisation et prévention
Malgré la variété des troubles mentaux, qui sont à présent connus et acceptés comme des maladies, et les progrès réalisés en la matière, de nombreux préjugés subsistent encore sur les addictions comportementales. Pour cela, le centre informe à travers des campagnes publiques et des indications sur le site internet afin de sensibiliser à ce sujet. À l’avenir, des autotests en ligne basés sur des questionnaires scientifiquement établis seront également mis à disposition sur le site internet de ZEV : «L’objectif est d’obtenir une première évaluation rapide, gratuite et facilement accessible pour savoir si son propre comportement d’utilisation est déjà problématique et si la recherche d’aide est indiquée», détaille le centre. Par ailleurs, la structure propose des offres s’adressant directement aux jeunes, qui vont des groupes de discussion informels, avec des éléments pédagogiques, à l’accompagnement de l’éducation aux médias projets. D’autres institutions, qui sont confrontées à des addictions comportementales ou à des usages excessifs, peuvent également être accompagnées professionnellement afin d’élaborer des solutions au cas par cas : «En fonction des ressources financières et humaines, des mesures de prévention déterminées pour les groupes cibles menacés sont également possibles», conclut le centre.
Pour plus d’informations, rendez-vous le site www.zev.lu