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Plus de la moitié des résidents ne comprennent pas le système de pensions


Si les trois quarts des résidents ont entendu parler des consultations autour de la réforme des retraites, ils sont peu nombreux à réellement comprendre son fonctionnement. (Photo archives editpress/hervé montaigu)

Alors que le Luxembourg a lancé un débat sur la réforme des retraites, une étude montre que le système reste assez opaque à une majorité de personnes.

C’est l’un des grands débats qui va rythmer l’année politique au Luxembourg : la réforme du système de pensions. Alors qu’une première phase de consultation a eu lieu en fin d’année dernière, la deuxième phase va être présentée ce mercredi 12 janvier par le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale. Mais si cette réforme est d’une importance capitale, et va impacte la vie future de milliers de personnes, les résidents ne semblent pas très au fait de l’actualité, ni même du fonctionnement du système actuel.

Dans un sondage réalisé par Quest, réalisé en ce début d’année sur un échantillon de 600 personnes représentatives de la population luxembourgeoise, il ressort que plus de la moitié des gens interrogés avouent mal connaître le système de pensions. 41 % en aurait une connaissance «mauvaise» et 11 % «très mauvaise». Ces lacunes sont particulièrement marquées au sein de trois populations : les jeunes (68 % affirment ne pas bien connaître le sujet), les femmes (64 %) et les étrangers (67 %). Plus étonnant, 62 % des salariés du secteur privé et 59 % de ceux du secteur public connaissent mal le système eux aussi. «Seuls quatre personnes sur dix connaissent le taux de cotisation et à peine une sur cinq sait que sa cotisation personnelle ne représente qu’un tiers des cotisations perçues pour financer sa pension», ajoute Quest.

«Garantir un système viable»

Cette méconnaissance pose problème sur la manière de mener un débat sur la réforme d’un système qu’autant de gens ne comprennent pas. Un quart de la population n’est même pas au courant de la tenue de consultations, un chiffre qui grimpe à 59 % pour les étudiants et à 42 % pour les 18-39 ans. En revanche, 66 % des citoyens ayant entendu parler du débat reconnaissent la nécessité d’une révision de ce système. «Une majorité estime que la priorité absolue doit être de garantir un système viable pour les générations futures.»

Pour cela, 54 % souhaitent une modération des pensions les plus élevées, 30 % une augmentation des cotisations et 29 % une limitation des départs à la retraite avant l’âge légal. «En revanche, le relèvement de l’âge minimum de départ (19%) et la réduction générale des prestations (7 %) suscitent peu d’acceptation», affirme Quest. Reste que les experts des administrations concernées sont considérés comme les interlocuteurs les plus crédibles sur le sujet pour 30 % des sondés. Ils devancent ainsi devant les syndicats (23 %), les responsables politiques (22 %), le patronat (4 %).et l’opposition (1 %) Une plus grande participation de ces experts pourrait peut-être aider les gens à y voir plus clair, loin des débats passionnés.

Retrouvez la méthodologie du sondage à cette adresse.