Constatant que l’augmentation des cas de bronchiolite en France avait conduit les hôpitaux français à déclencher un plan d’urgence, les députés Carole Hartmann et Gilles Baum (DP) ont interrogé la ministre de la Santé pour savoir ce qu’il en était au Luxembourg. Dans le pays, la situation est aussi très tendue.
«Le CHL a décidé d’annuler temporairement les interventions de chirurgie pédiatrique programmées non urgentes pour les deux prochaines semaines», explique ce mardi la ministre de la Santé, Paulette Lenert. Cette décision permet de réaffecter du personnel et des ressources pour soutenir les équipes chargées du suivi des patients affectés par le Respiratory Syncytial Virus Infection (RSV).
Courante et très contagieuse, la bronchiolite provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante. Si elle est angoissante pour les jeunes parents, elle est la plupart du temps bénigne. Dans certains cas, elle peut toutefois nécessiter un passage aux urgences, voire une hospitalisation.
Devant l’afflux du nombre de cas, la situation hospitalière dans le pays se tend : lundi, tous les lits étaient occupés dans le service national de pédiatrie spécialisée ainsi qu’aux soins intensifs de la Kannerklinik du CHL. Les 48 lits étaient occupés par des petits malades en soins normaux et soins intensifs pédiatriques, dont 31 pour le traitement de bronchiolites et 3 en raison de covid, détaille la ministre. Du côté des Hôpitaux Robert-Schuman (HRS), cinq patients présentant une bronchiolite ont été hospitalisés.
Désormais, tous les enfants qui nécessitent une hospitalisation au CHEM et au CHdN sont transférés vers le CHL, explique encore Paulette Lenert. La direction du CHL a mis en place une cellule de crise spécifique. Elle est chargée de réaliser un suivi rapproché de l’évolution de la forte augmentation des cas de bronchiolite.
Forts de leur expérience acquise pendant l’épidémie de covid, les responsables de la Kannerklinik sont en train de finaliser un plan de montée en charge pour pouvoir réaliser des aménagements qui permettront d’augmenter la capacité des chambres. Les échanges avec les centres hospitaliers HRS (où la situation est la même au niveau des 12 lits du service de pédiatrie de proximité) et le CHEM sont constants afin d’optimiser la prise en charge des jeunes patients non affectés par la bronchiolite.
Le ministère de la Santé a par ailleurs donné son accord pour recourir temporairement à la réserve sanitaire afin d’identifier et mettre à disposition du personnel soignant. Enfin, une campagne d’information et des recommandations hygiéniques pour le grand public est en phase d’élaboration.