Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La pandémie de Covid-19 semble derrière nous et peu de personnes se font encore vacciner. Pourtant, 748 621 doses de vaccin doivent être encore livrées en 2023 et 2024. Que vont-elles devenir si elles ne sont pas utilisées, demande un député à la ministre de la Santé.
Le député Marc Spautz (CSV) part du constat que 2 602 940 doses ont été livrées au Luxembourg à ce jour, mais qu’il y en a eu seulement 1 292 714 (NDLR : 1 292 975 au 25 janvier) réellement utilisées. Que deviennent donc les surplus et les vaccins qui continuent à être livrés en vertu des contrats à long terme conclus entre les fabricants et la Commission européenne, s’interroge-t-il. Y a-t-il une renégociation prévue?
Selon la ministre de la Santé, pour trois firmes, AstraZeneca, Johnson & Johnson et Valvena, nul besoin de s’inquiéter d’être enseveli sous les doses : la relation contractuelle avec elles est clôturée. Pour Moderna (81 000 doses) et Novavax (34 000), les livraisons vont cesser assez tôt cette année et il n’y a donc pas lieu de renégocier.
Seul le contrat avec Pfizer-BioNTech fera l’objet d’une renégociation avec la Commission européenne afin de répartir les livraisons de 2023 sur 2024 et 2025. Au Luxembourg, c’est d’ailleurs avec cette entreprise que les plus grosses livraisons sont prévues. Au total, 633 621 doses seront réceptionnées en 2023 et 2024. Il en coûtera environ 12 355 000 euros au pays.
C’est-à-dire un peu moins d’un quart de toutes les sommes déboursées jusqu’ici par l’État pour s’assurer l’acquisition de doses de vaccin : soit 51 193 848 euros.
Des centaines de milliers de doses détruites
Dans le lot, des centaines de milliers de doses n’ont pas été utilisées, comme le constate le député Marc Spautz. Le gâchis a cependant été limité, car conformément à un engagement du gouvernement, des centaines de milliers de doses ont été envoyées à des pays qui en avaient besoin et qui en ont fait la demande.
Ainsi, pour 2021 et 2022, 623 450 doses ont été données à d’autres pays. Fin 2022, des discussions ont eu lieu avec le Bangladesh, mais ce dernier a retiré sa demande. Par contre, 103 680 doses de vaccin Pfizer-BioNTech seront livrées au Brésil en février via le mécanisme COVAX.
Malgré ces efforts, jusqu’ici, 155 660 doses de vaccin ont été détruites : leur date de péremption avait été dépassée. Et, enfin, 129 600 doses du vaccin d’AstraZeneca, qui n’ont jamais été livrées au Luxembourg, ont été détruites directement chez le fournisseur.
