Si la séparation entre l’Église et l’État est actée depuis 2015, financer en partie les communautés religieuses est toujours d’actualité : l’État a déboursé un peu plus de 25 millions d’euros en 2023 pour les cultes.
Dès 2015, le gouvernement de Xavier Bettel avait posé les bases d’un État laïque et décrété la fin des cours de religion à l’école, mais aussi la fin de la prise en charge des ministres du culte. Plusieurs conventions avaient alors été signées entre le gouvernement et les différentes communautés religieuses, notamment pour définir les montants des subsides alloués.
Il était prévu que les sommes diminuent au fur et à mesure que les années passent. Dix ans après cette «révolution», combien touchent les différents cultes et qu’est-il advenu des personnes auparavant considérées comme fonctionnaires ? C’est en substance ce qu’a demandé le député DP André Bauler au Premier ministre, Luc Frieden, le 24 juillet.
La réponse ministérielle détaille les subventions versées par l’État depuis 2018, oscillant entre un peu plus de 23 et 26 millions d’euros. Des subsides dont la révision des montants n’est pas à l’ordre du jour, même si, indique Luc Frieden, «il ne serait à l’avenir pas exclu, le cas échéant, de réviser lesdites conventions, par exemple pour en préciser certaines modalités pratiques de mise en œuvre, sans pour autant toucher au principe de la séparation entre les églises et les communautés religieuses et l’État».
Pour les salariés
Ainsi, en 2023, 25 465 944 euros ont été versés aux communautés religieuses agréées par l’État. La communauté israélite du Luxembourg, la communauté musulmane du Grand-Duché de Luxembourg, l’Église anglicane du Luxembourg, l’Église catholique, l’Église orthodoxe au Luxembourg, l’Église protestante du Luxembourg et l’Église protestante réformée du Luxembourg ont donc vu cette somme forfaitaire répartie entre elles.
«Ces dépenses englobent la masse salariale des ministres du culte assimilés aux fonctionnaires en ce qui concerne le calcul des traitements et pensions, les différents soutiens financiers payés aux communautés religieuses conventionnées (…) ainsi que quelques dépenses en lien avec le Centre Jean-XXIII – Grand séminaire (NDLR : chargé de la «formation, recherche, dialogue et documentation» catholique)», écrit Luc Frieden.
«La majorité de ces dépenses couvrent des frais de personnel, l’évolution des montants précités est en grande partie tributaire des évolutions de carrière dudit personnel, mais aussi de l’indexation des salaires, etc.», détaille-t-il encore. Mais dans la réalité, les cultes peuvent ventiler les subventions comme ils le désirent.
Quant aux personnes qui bénéficient encore d’une phase transitoire, c’est-à-dire qu’elles sont encore directement à charge du Trésor public en ce qui concerne les traitements et pensions, elles étaient «214, toutes communautés religieuses conventionnées confondues» en 2023.
Le Premier ministre a détaillé les subsides alloués aux communautés religieuses :
– Pour 2018 : 23 345 410,48 euros
– Pour 2019 : 26 416 013,82 euros
– Pour 2020 : 26 090 377,06 euros
– Pour 2021 : 25 213 578.14 euros
– Pour 2022 : 24 895 332,65 euros
– Pour 2023 : 25 465 944,26 euros