L’État lance une stratégie nationale de rénovation énergétique visant à retaper une partie des quelque 141 000 bâtiments et résidences du parc immobilier national, ayant été construits avant 1990.
Si la mise en œuvre pratique de la stratégie nationale prendra des mois voire des années, dixit Francine Closener, les prémices sont prometteuses. «Nous ne sommes qu’au début du processus, mais la machinerie est bel et bien en route», a-t-elle indiqué, après avoir présenté les tenants et aboutissants de cette stratégie nationale, qui a pour objectif de rénover une majorité des 68% des 208 000 bâtiments qui ont été construits avant 1990 (NDLR : 44% des bâtiments du parc immobilier national ont été construits, eux, avant 1970) : soit un peu plus de 141 000 bâtiments, habitations ou immeubles d’habitation, à travers le pays.
Selon les aspirations des pouvoirs publics, deux volets entrent en ligne de compte de la stratégie mise sur pied : «rénover énergétiquement les bâtiments et améliorer la qualité de vie des citoyens qui vivent dans certains de ces immeubles d’avant 1990», d’après les propos de la secrétaire d’État à l’Économie qui a martelé que «le potentiel est énorme». Mais Bruxelles n’est jamais très loin et cette stratégie vise, également, à réaliser des économies d’énergie afin de remplir les objectifs européens en la matière.
Dans ce sens et suivant une optique de «démarche participative, similaire à celles adoptées pour la définition de la stratégie de nation branding et pour l’élaboration du rapport stratégique de Jeremy Rifkin», le ministère a travaillé main dans la main avec myenergy, pour développer la stratégie.
Closener : «Ne pas être trop talibans»
De plus, toutes le parties prenantes ont été représentées au sein de groupes de travail. «Les représentants du secteur du bâtiment, à savoir la Chambre des métiers et la Fédération des artisans, ont ainsi participé aux groupes de travail qui se sont attachés à identifier tout d’abord les barrières à la rénovation énergétique avant d’élaborer les lignes directrices de la stratégie tout comme les 33 mesures qui contribuent à mettre en œuvre la stratégie», a indiqué le ministère.
Cette approche aura permis de faire, en amont, un état des lieux – ou plutôt «un diagnostic», selon les termes de Francine Closener – des «patients à prendre en charge et ce, intégralement», car parmi les quatre lignes directrices édictées dans la stratégie nationale, figure, entre autres, la priorité faite aux rénovations intégrales et à haute efficacité énergétique. Les trois autres priorités mises en avant par Francine Closener concernent l’accessibilité financière des mesures de rénovation énergétique, la promotion de la construction durable et de l’économie circulaire ainsi que l’amélioration de la coordination entre la politique énergétique et la protection du patrimoine. Sur ce dernier point, la secrétaire d’État a appelé à «ne pas être trop ‘talibans’, c’est-à-dire à ne pas se montrer radical, en ne se focalisant que sur le volet de l’efficience énergétique».
Ceci dit, si l’Afghanistan pense plutôt «reconstruction» que «rénovation énergétique», Francine Closener a encore rappelé, que «le Luxembourg est déjà bien positionné concernant la construction de nouveaux bâtiments, puisque depuis le début de l’année, uniquement des maisons de catégorie AAA sont autorisées. Désormais, il s’agit d’intensifier nos efforts quant aux bâtiments existants». Selon elle, «les 33 mesures envisagées dans la stratégie de rénovation, qui comptent également des aides financières plus avantageuses, vont inciter les propriétaires à se lancer et faciliteront leurs démarches».
Claude Damiani