Alors que des négociations pour un plan social sont en cours chez SES, le Premier ministre Luc Frieden revient sur les aides publiques octroyées à l’entreprise depuis les premières restructurations en 2020.
La nouvelle était tombée le 15 novembre : 80 emplois sont menacés dans le cadre de la délocalisation d’une grande partie des postes de SES en Inde, entreprise dont le capital est détenu à 33,3 % par l’Etat luxembourgeois. Depuis la semaine dernière, des négociations pour un plan social sont en cours entre la direction, les syndicats et la délégation du personnel chez SES. L’objectif des syndicats étant de réduire le nombre de postes concernés.
Alors que l’OGBL et le LCGB pointaient du doigt «l’accord tacite» du gouvernement «qui à aucun moment n’a demandé des garanties en matière d’emploi à l’entreprise», le député Marc Baum s’interroge également sur le rôle de l’Etat dans cette décision. «Les représentants de l’Etat au sein du Conseil d’Administration se sont-ils opposés aux projets de délocalisation d’activités de SES vers l’Inde ? Dans la négative, quelles ont été les consignes du gouvernement en la matière ?», demande-t-il aux ministres dans une question parlementaire.
La réponse du gouvernement est claire : «Les représentants de l’Etat au sein du CA de SES ont pour instruction de soutenir toute mesure servant le développement stratégique et la croissance à long terme de SES, y inclus le plan de transformation organisationnelle dont fait partie l’ouverture d’un bureau en Inde», écrit le Premier ministre dans sa réponse ministérielle.
Les aides des autorités publiques
Pour rappel, cette restructuration n’est pas la première. D’autres restructurations ont eu lieu depuis 2020 et ont été encadrées par des plans de maintien dans l’emploi (PME). Ces derniers ont engagé SES et les autorités publiques en mettant en place des instruments tels que la préretraite-ajustement, les aides temporaires au réemploi et les aides à l’embauche.
Dans sa question parlementaire, le député s’interroge alors sur les aides octroyées à SES par les autorités publiques depuis la mise en place de ces PME. Dans sa réponse, le Premier ministre précise que 62 salariés de l’entreprise SES ont bénéficié d’une préretraite, dont 50 d’une préretraite-ajustement, entre 2021 et 2024. «Le coût total du dispositif de la préretraite pendant cette période s’élevait à 12 201 057,97 euros.»
Un ancien salarié de SES a également demandé l’octroi de l’aide au réemploi. Il a ainsi pu profiter de cette aide pendant la période du 2 août 2021 au 30 avril 2022. «Le total des dépenses s’élevait à 4 509,57 euros.»
L’entreprise a, quant à elle, bénéficié des indemnités de chômage partiel durant la période du covid, entre 2020 et 2024. Financés par le biais du Fonds pour l’emploi, ces frais se sont élevés à 12 543,54 euros. «Pour la même période, les différentes entités de SES ont touché des aides à l’embauche de chômeurs âgés pour un total de 83 380,86 euros (4 salariés concernés)», ajoute le ministre dans sa réponse.
Sur la période de 2020 à 2024, le ministère de l’Economie a octroyé deux autres aides à SES. «En matière de promotion de la recherche, du développement et de l’innovation, SES bénéficie d’aides à hauteur de 235 500 euros.» 359 340 euros lui sont aussi octroyés pour les aides à la protection de l’environnement dans le cadre d’un projet photovoltaïque.