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Pieyre-Alexandre Anglade : «Le vrai projet de souveraineté, c’est la défense du projet européen»


Issu du parti présidentiel, Pieyre-Alexandre Anglade vise un troisième mandat de député du Benelux.

Alors que s’ouvre le vote par internet pour les élections législatives françaises au Benelux, le député sortant Pieyre-Alexandre Anglade appelle à voter pour préserver une Europe puissante.

À compter d’aujourd’hui 12 h, les Français résidant au Benelux, 4e circonscription des Français à l’étranger, peuvent déjà voter aux élections législatives via internet. Député sortant à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, Pieyre-Alexandre Anglade brigue un troisième mandat.

Élu député en 2017 puis en 2022, le membre du parti présidentiel Renaissance ne craint pas l’expression des Français dans les urnes. Mosellan d’origine, il souhaite tout de même défendre l’Europe pour ses atouts, à commencer par les bonnes relations Luxembourg-France.

Comment se passe votre campagne ?

Pieyre-Alexandre Anglade : Bien, car j’adore les campagnes. Ce sont des moments stimulants, car ce sont des moments de clarification et dans une période où le débat était un peu embourbé, cela va permettre de clarifier les choses.

Depuis maintenant deux ans, l’Assemblée nationale avait été transformée en chaos par les Insoumis et leurs alliés. Et on voit le Rassemblement national progresser de manière exponentielle.

Que pensent les citoyens que vous avez rencontrés à Luxembourg de ce scrutin ?

Ils sont inquiets que la France soit mise au ban de l’Europe et de voir les extrêmes progresser et prospérer. Une France qui bascule du côté de l’extrême droite ou de l’extrême gauche, c’est une France qui sera mise au ban de l’Europe et c’est une Europe qui sera affaiblie.

Je pense qu’il n’y a aucun Français au Benelux qui a envie de voir l’Europe affaiblie. Mais il n’y a pas de fatalité à l’extrême droite ou gauche.

Dans le moment dans lequel on se trouve, nous avons intérêt à faire entrer cette culture européenne afin d’apporter des bonnes idées comme le pragmatisme qui peut exister dans la vie politique au Luxembourg et qui fait beaucoup défaut dans la politique française.

J’aimerais qu’on puisse s’inspirer de la politique luxembourgeoise et être capable de construire des coalitions autour de projets.

Quelles seraient les relations avec le Luxembourg en cas de défaite de votre parti ?

Le Rassemblement national propose, par exemple, que la France ne verse plus sa contribution, c’est-à-dire sa juste part au budget de l’Union européenne. Et pour le Nouveau Front populaire, il propose de sortir des règles économiques et budgétaires européennes.

C’est un Frexit déguisé car je ne connais pas de club d’échecs comme de foot, auquel on puisse adhérer sans payer sa contribution. C’est pareil pour l’Europe. Cela aurait des conséquences sur la stabilité économique et donc sur les bons échanges entre la France et le Luxembourg.

Et il ne faut pas être dupe de ce que porte Jordan Bardella avec sa proposition de double frontière. Il propose à moitié de sortir de Schengen. Il va falloir nous expliquer comment est-ce que concrètement cela marche pour les 200 000 frontaliers qui traversent tous les jours la frontière ? Que ce soit pour venir travailler, pour vivre ou pour des évènements culturels, amicaux ou familiaux.

Cela serait évidemment un coup d’arrêt dans la relation entre la France et le Luxembourg. Et ce seraient les Français qui vivent au Luxembourg qui seraient les premiers pénalisés, puis les frontaliers.

Il n’y a pas de fatalité à l’extrême droite ou gauche

Dans votre programme, vous souhaitez révolutionner l’Europe. Comment ?

On voit bien que nos États, seuls, n’y arriveront pas et que si nous voulons être pleinement souverains et indépendants pour faire nos propres choix qui ne sont pas ceux des Américains ou des Chinois, alors on doit avoir cette Europe puissante, capable de décider.

Le vrai projet de souveraineté, c’est la défense du projet européen et certainement pas le projet que portent les nationalistes et les populistes.

Approfondir le marché intérieur, renforcer la défense de l’Europe et avancer sur le dérèglement climatique sont des priorités qui me semblent essentielles.

Et la dernière, c’est défendre l’Europe des valeurs parce que l’on voit bien qu’aujourd’hui, il y a une montée des extrêmes qui remet en cause l’État de droit, la liberté académique, la liberté de la justice, parfois la liberté de la presse ou les droits des femmes.

Êtes-vous confiant ou inquiet pour ce scrutin ?

Il ne faut jamais avoir peur de l’expression souveraine des peuples. Dans une démocratie, quand il y a une ambiguïté, quand il y a un malaise, alors on le solde par le vote. Je pense que l’élection que l’on va vivre va apporter beaucoup de clarifications.

L’élection, c’est l’essence même de la démocratie. Donc il ne faut pas la craindre, au contraire. Il faut y aller confiant et déterminé afin de défendre ses idées. Quand on redonne la parole aux gens, on ne se trompe jamais.

4 plusieurs commentaires

  1. La majorité est toujours le seul rempart face à la haine de tous bords… Pour vivre ensemble pacifiquement que l’on soit résident, français ou étrangers légitimes …. quelque soit la religion, l’opinion, la sexualité et la couleur de peau… merci

    • Alix Reuter-Dupont

      Anglade a fait son temps comme député de notre circonscription. J’attends encore la présentation de ses vœux de nouvel an 2024. Pourquoi s’inquiéter maintenant de l’extrême-droite ? Il fallait commencer dès 2017.

  2. Comment celui qui représente le fiasco total de Macron ose-t-il même se représenter?

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