Accueil | A la Une | [Photos] Schifflange : un voyage dans le temps autour du style steampunk

[Photos] Schifflange : un voyage dans le temps autour du style steampunk


Costumes dans le style préindustriel étaient de rigueur pour le festival Steampunk à Schifflange.

Le festival Steampunk avait lieu ces samedi 11 et dimanche 12 mai sur le site de l’ancienne usine sidérurgique à Schifflange. L’occasion d’une plongée dans l’ère préindustrielle pour les habitués et les curieux.

L’ancien site industriel et sa réserve d’eau haut perchée font un peu d’ombre aux visiteurs, sous le soleil chaud de ce dimanche. C’est à Schifflange, au Pompelhaus, que se sont donné rendez-vous les habitués pour le festival Steampunk. Les curieux sont aussi les bienvenus pour découvrir un univers original. Dans un décor de bâtiments de briques et de métal qui semble s’être figé au début du XXe siècle, les coutumiers du thème sont vêtus de la tête aux pieds dans le style victorien. Robe et corset de rigueur pour mesdames, manteau à queue-de-pie et chapeau haut de forme pour messieurs. Rajouter à cela quelques accessoires : montre à gousset, lunettes d’aviateur et de très nombreux bijoux, vous y êtes.

Tracy et Justin, entièrement vêtus dans le style steampunk, sont surtout «venus s’amuser». Mais ils espèrent aussi gagner le concours de costumes organisé durant l’après-midi afin de définir le visage pour les affiches de l’année prochaine. «Le niveau est élevé chez les autres concurrents», reconnaît la jeune femme. Un peu plus loin, Margo, Charly et leur fils regardent avec admiration les costumes. «On est venus ici vraiment par hasard.» Le père de famille connaissait le style steampunk au travers des jeux vidéo notamment, mais n’avait jamais vu une telle convention.

Alain et sa femme, la cinquantaine, viennent pour la première fois au Luxembourg. «Un jour, on a accompagné des amis à une convention steampunk et on est tombés dedans ! On s’est vraiment pris au jeu et depuis ça fait partie de notre vie. Quasiment tous les week-ends, on est sur la route pour aller à des festivals comme celui-là.» L’organisation est bien rodée, ils se déplacent en camping-car depuis l’Aisne, en France, dont ils sont originaires. «C’est vrai que les costumes, ça prend beaucoup de places dans le camping-car», s’exclame Alain.

Si la communauté est encore assez petite en France et au Luxembourg, elle est particulièrement implantée en Belgique. «Les personnes commencent à se connaître et à se reconnaître entre les différents festivals. C’est très convivial et sans jugement. Chacun regarde les costumes des autres mais toujours avec bienveillance», explique Alain. Les habitués profitent aussi de ses conventions pour acheter de nouveaux costumes et accessoires. Ce week-end, ce sont 28 exposants qui ont pu présenter leur travail à Schifflange. Parmi eux, des créateurs de bijoux, de textiles mais aussi une brocante de meubles restylisés. «Il y a des connaisseurs du festival qui étaient déjà venus à Dudelange les années précédentes, et des nouveaux que nous avons contactés sur les réseaux sociaux, éclaire Christopher Konrad, le co-organisateur. Certains ont fait la route depuis Brest, Clermont-Ferrand ou encore les Pays-Bas.»

Un lieu rempli d’histoire

Frederic Bryon est l’un des exposants. Depuis de nombreuses années et après une formation dans le travail du métal, il crée des bijoux à partir d’objets récupérés en brocante. Son objet préféré ? Les jumelles de théâtre. «C’est génial parce qu’avec on peut faire plein de choses différentes. Je réutilise les lentilles pour faire des colliers et avec les branches, je peux faire des petites boîtes», montre l’artiste. Il réalise aussi des bagues à partir de couteaux à beurre, de fourchettes ou de cuillères. «Je suis fasciné par le style steampunk et je suis vraiment content d’être là pour partager ça avec plein d’autres personnes.» Samedi, 700 curieux et habitués se sont rendus au festival. «Un succès» pour les organisateurs.

Au milieu des visiteurs, Micha Mangiafuoco fait le show. Comme son nom de scène le laisse à deviner, il est cracheur de feu. Les passants s’arrêtent et le regardent. «Ça fait  ans que je fais ça, mais il faut toujours faire très attention, un accident peut vite arriver», reconnaît le comédien. Un peu plus loin, c’est un groupe de musique qui attire l’attention. Durant le week-end, de nombreuses animations ont été organisées entre science-fiction et passé historique.

Le site sidérurgique de Schifflange accueillait pour la première fois le festival, mais pas la dernière selon les organisateurs. «Le lieu correspond parfaitement au thème et à l’époque de notre festival. C’est un endroit avec une vraie histoire, c’est une vraie partie du patrimoine. Les gens viennent aussi ici pour voir le lieu où leur père ou leur grand-père ont travaillé et on sent de l’émotion», affirme Christopher Konrad. L’ancienne usine sidérurgique n’est d’habitude pas ouverte au grand public. Pour le festival, les organisateurs ont pu mettre en place un petit parcours pour les visiteurs venus en navette depuis Esch-sur-Alzette. «On espère pouvoir se retrouver l’année prochaine ici et même avoir plus d’espace. J’aimerais installer un manège et une kermesse dans le style préindustriel au milieu des anciens bâtiments de l’usine.»