Devant un Luxexpo Open Air affichant complet, Justin Timberlake s’est montré largement à la hauteur de son statut de «prince de la pop», enchaînant les classiques dans un show à la fois énorme et sincère.
Si l’on croit le principal intéressé, il a joué mardi soir «pour la première fois en tant qu’artiste solo» à Luxembourg… soit une trentaine d’années après ses débuts à la télé comme «Disney kid» et le succès du boys band NSYNC* (avec qui il était passé par Differdange en 1997), et quelque 23 ans après la sortie de son premier album culte, Justified (2002), qui l’a propulsé comme mégastar. Et le long d’un show de 90 minutes époustouflantes et sans pause, Justin Timberlake a démontré sans difficulté qu’il est toujours largement à la hauteur de son statut. Pour preuve : sur plus d’une vingtaine de chansons, il lui a suffi de se cantonner pour la plupart aux tubes de ses trois premiers albums et des nombreux singles et featurings de la même période (2002-2013) pour ravir un public qui n’attendait que cela. À raison, puisqu’à en croire le sondage lancé par l’artiste, la grande majorité assistait à Luxexpo à l’un de ses concerts pour la première fois.
Accompagné par ses fidèles Tennessee Kids, le natif de Memphis a ouvert les festivités avec deux sons signature, Mirrors et Cry Me a River, pour une soirée qui, comme il l’a promis plusieurs fois, a fait danser et chanter un public au complet et en très grande forme. Le long d’un show parfaitement rôdé, soutenu par une vingtaine de musiciens (DJ, guitare, basse, batterie, section de cuivres, choristes…) et danseuses, le chanteur de 44 ans a ainsi enchaîné des chansons reprises en chœur par tous (My Love, Rock Your Body, Señorita, Can’t Stop the Feeling…) et d’autres classiques moins évidents (Holy Grail, Like I Love You).
L’énergie de l’artiste et de son entourage (à en croire les solos endiablés et les transitions chargées de grooves turbulents) a culminé dans un medley qui incluait d’autres productions légendaires de son collaborateur de la première heure, Timbaland (Ayo Technology, Chop Me Up, Give It to Me et 4 Minutes). La soirée avait beau être fraîche, on pouvait compter sur «JT» pour faire monter la température avec les rythmes dansants et sensuels dont il est spécialiste, jusqu’à déchaîner la foule avec l’incontournable SexyBack.
Sur scène, lui aussi a beaucoup dansé, a souvent échangé avec le public, et s’est même laissé aller à une pause acoustique, seul à la guitare, avec Selfish – issu de son dernier album, Everything I Thought I Was (2024) – et l’intemporel What Goes Around… Comes Around, progressivement transformé en reprise du Careless Whisper de Wham. Qu’on l’ait contemplé de près, en chair et en os, ou qu’on ait surtout suivi le concert sur les écrans géants, le sentiment de sincérité totale qui émanait de Justin Timberlake laissait penser qu’il n’avait envie d’être nulle part ailleurs qu’au Luxexpo Open air, ce soir-là. Les quelque 16 000 autres personnes présentes devaient clairement être du même avis.