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[Photos] Brixembourg partage la passion des Lego


Ils étaient quatre «AFOL» luxembourgeois à concevoir le chemin de fer et une partie de l’immense ville contournée par le train Lego; d’autres membres de l’ASBL ont finalisé le décor.

Ce week-end, les fans de Lego se sont réunis autour de leur passion au salon et bourse Brixembourg, à Junglinster, où s’exposaient aussi des créations folles.

Pour déambuler à l’intérieur du centre polyvalent Gaston-Stein de Junglinster, dimanche, il fallait faire des pas de chat : les familles comme les passionnés prenaient le temps d’admirer les créations spectaculaires, mais fragiles, des exposants du Brixembourg, salon et bourse de Lego qui tenait ce week-end sa cinquième édition avec un succès toujours plus fou. Dès l’ouverture, samedi et hier à 10 h, les amateurs allaient et venaient entre les différents stands, à la recherche de pièces à utiliser pour leurs créations, ou à collectionner.

Du haut de ses quatre centimètres, Davy Jones, le pirate maudit de la saga Pirates of the Caribbean, se vendait en personnage Lego pour plus de 150 euros; pour une version, rare elle aussi, du superhéros Hulk, il fallait débourser une centaine d’euros de moins. Mais les figurines qui font le bonheur de tous sont surtout celles que l’on trouve en nombre : Stormtroopers de Star Wars, princesses Disney, dinosaures ou personnages de Super Mario

Peut-être que l’année prochaine, on reviendra avec des créations qui sont nées chez nous

La principale attraction de l’évènement, qui comptait une trentaine de stands, restait l’exposition de pièces toutes plus impressionnantes les unes que les autres, comme cette reconstitution de la bataille de Waterloo, assemblée des mois durant par Marc Wagner. Le Luxembourgeois, spécialiste de la reconstitution de scènes historiques en Lego (il a notamment recréé le Débarquement américain ou la célèbre course de chars de Ben-Hur), précise toutefois avoir «déplacé le clocher de la ville au milieu du champ de bataille», une question de place.

On ne manque pas de noter ses touches décalées, comme les Muppets ou encore le Père Noël qui se cachent dans le fourmillement des troupes françaises et britanniques. À côté de la scène, qui a nécessité quelques milliers de briques – «J’ai arrêté de compter à 2 000», sourit Marc Wagner, très loin du compte –, un ami exposant fait trôner parmi ses créations, une monumentale, soit une carte détaillée du Luxembourg. Le constructeur, qui vend sa création 1 000 euros, a lui compté ses pièces : il lui en a fallu près de 13 000!

Tout le monde s’«AFOL»

Au gré de la déambulation, on passe ainsi devant des reconstitutions prodigieuses : le château de Neuschwanstein, qui a inspiré à Disney celui de la Belle au bois dormant, la Speicherstadt de Hambourg… Sur un immense circuit au milieu de la salle, un train prend le départ d’une gare : il contourne un superbe parc à éoliennes, passe devant une fusée de la NASA, puis un quartier résidentiel, un parc d’attractions, et même la rédaction du Daily Bugle (où travaille Peter Parker, alias Spider-Man) et la tour d’Iron Man, repaire des Avengers. Ce village fantastique est l’œuvre des membres d’AFOL.lu : «On était quatre, très actifs», à concevoir le chemin de fer et construire une partie du décor, dont le parc, explique un membre de l’ASBL. D’autres ont «enrichi le paysage» avec d’autres thèmes pour finaliser l’impressionnante ville-patchwork.

Cette association basée à Grevenmacher a été créée il y a moins d’un an, mais elle porte en elle une longue histoire : le site, qui «existe depuis onze ans» sous la forme d’un forum, fonctionnait comme une «plateforme d’échange et de rencontre» entre passionnés, du Luxembourg et d’Allemagne principalement, mais aussi d’ailleurs, explique Misch, président de l’ASBL, qui se souvient aussi de ses premières expositions sous la bannière d’AFOL.lu, «il y a dix ans». Dans le monde, les «AFOL» (pour «Adult Fans of Lego») représentent environ 20 % des consommateurs de petites briques danoises.

Au Luxembourg, l’aventure menée par l’ASBL du même nom a commencé «entre copains», dans une «organisation un peu chaotique» mais déjà avec succès : «À l’intérieur de notre forum ont éclos des clubs créés plus tard en Allemagne ou en France. À force de voir ça, on s’est dit qu’il fallait que l’on fasse la même chose», raconte le président, et note en outre que la structure permet à ces passionnés «d’être pris au sérieux et d’avoir le statut juridique».

Machines à balles

En face du stand d’AFOL.lu, les passionnés attirent l’œil avec un circuit de billes mécanique, entièrement fait en Lego : l’assemblage d’environ 50 modules «GBC» («Great Ball Contraption», ou «super engin de balles») permet aux billes de faire le tour de l’incroyable circuit, pour un résultat franchement satisfaisant à regarder. Au centre du circuit, qui comporte une infinité d’engrenages complexes (et même un téléphérique!), sont assis quatre gaillards pour qui empiler de simples briques ne suffisait plus. «C’est un peu ça», rigole l’un d’eux.

«Ce qui nous intéresse, c’est surtout l’aspect mécanique», clarifie Paul, un passionné français qui a créé le site Planet GBC. D’ailleurs, le terme en vigueur n’est plus «construction» mais «machine». «Il y a une sorte de micro-communauté disséminée partout dans le monde qui fabrique ces « machines »», poursuit-il. D’ailleurs, Paul et l’équipe qui l’accompagne n’ont réellement conçu que certains des modules, les autres sont une «reproduction du travail d’autres créateurs».

Star du Lego «GBC», Maico Arts a participé à la conception du circuit, et était présent à Junglinster. Le Néerlandais est entré dans le Guinness des Records en décembre 2015, pour avoir construit la plus longue chaîne au monde, avec 259 modules. «C’est cinq ou six fois plus grand» que le circuit déjà imposant montré ce week-end : «La balle mettait presque une heure à faire le tour du circuit; ici, il lui faut une dizaine de minutes», poursuit Paul. Lui est tombé dans l’univers des machines à balles «en 2016», soit une dizaine d’années après l’émergence du «GBC» aux États-Unis.

Aujourd’hui, il se voit encore comme un insatiable passionné, mais aussi comme un passeur : son site «permet aux gens de trouver des instructions de montage pour recréer ce type de machines avec leurs Lego. Qui sait, peut-être que l’année prochaine, on reviendra avec des créations qui sont nées chez nous…»