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Personnes âgées : adopter le chien qui convient


La ministre Martine Hansen devra répondre à la question de la députée Stéphanie Weydert sur l’âge des adoptants.  (Photo : archives lq/fabrizio pizzolante)

La députée Stéphanie Weydert (CSV), s’offusque du fait que les asiles pour animaux n’accordent pas d’adoption pour les personnes âgées de 60 ans. C’est faux, il n’y a pas d’âge limite.

Ça recommence…», soupire Liliane Ferron, la vice-présidente de la Ligue pour la protection des animaux et responsable de la communication. «Il arrive régulièrement que l’on nous reproche de ne pas donner d’animaux à l’adoption à partir d’un certain âge, et on a même entendu une limite de 50 ans! C’est faux», affirme-t-elle.

Le sujet revient dans la discussion par le biais d’une question parlementaire posée par la députée Stéphanie Weydert à la ministre de l’Agriculture, Martine Hansen. D’après ses informations, «les refuges refusent les animaux aux personnes de plus de 60 ans». La députée estime, au contraire, que les gens qui sont à la retraite disposent de plus de temps pour s’occuper d’un animal.

«Un animal de compagnie aide à lutter contre la solitude et a un effet positif sur le plan psychologique et physique», rappelle la députée. Ce n’est pas Liliane Ferron qui dira le contraire. Elle ajoute même qu’il n’y a aucun âge limite pour adopter un animal, il faut juste trouver le compagnon qui convienne le mieux à la situation de l’adoptant. Voilà qui répond déjà à la question de la députée qui s’enquiert auprès de la ministre de l’âge limite. Stéphanie Weydert demande aussi si la ministre a l’intention de changer «quoi que ce soit à cette pratique».

«Il n’y a pas de limite, mais si vous avez un certain âge et que vous voulez un berger allemand qui tire sur la laisse ou un jeune chien que vous allez garder une quinzaine d’années, ce sera plus compliqué», indique Liliane Ferron. Elle ajoute qu’une personne âgée de 80 ans peut adopter un chien si elle en a envie. Mais l’asile de Gasperich prendra soin de la guider dans son choix.

Conseiller les adoptants

«Souvent, les gens vont d’abord sur notre site où les chiens sont en photo et choisissent déjà l’animal qui leur plaît, forcément s’ils ont choisi un husky d’un an je demande s’ils sont capables de prendre soin correctement de l’animal et de lui offrir l’espace et les nombreuses promenades dont ces chiens ont besoin», explique Liliane Ferron. Les gens le prennent parfois très mal. Ils indiquent avoir toujours eu des chiens à la maison et se vexent de ne pas pouvoir repartir avec l’animal de leur choix. D’autres comprennent mieux la situation.

«Nous avons des chiens qui arrivent chez nous parce que les gens les achètent dans des élevages, et se rendent compte que l’animal a des besoins qu’ils ne peuvent pas lui offrir. Alors oui, nous sommes peut-être sévères sur les critères mais c’est justement pour éviter ce genre de situation», témoigne la vice-présidente de la Ligue de protection animale. Il n’y a rien de pire de voir un chien revenir à l’asile, selon elle. Les personnels de Gasperich connaissent bien les caractères des chiens qui séjournent chez eux, et sont à même de pouvoir conseiller les adoptants.

«On nous ramène des chiens parce que son maître ou sa maîtresse part en maison de retraite et il faut se mettre à la place de l’animal qui après une grande partie de son existence se retrouve à l’asile, c’est terrible», déclare encore Liliane Ferron. Il y a aussi les cas de divorce qui sont fréquents. «Le problème ici au Luxembourg, c’est que bien souvent, trop souvent même, les propriétaires n’acceptent pas de chiens dans les appartements mis en location», dit-elle.

Et dans dix ans ?

Mais malgré tout, de nombreuses personnes et de tous les âges, adoptent des vieux chiens pour leur offrir une fin de vie heureuse. «Il y en a plus qu’on ne pense», observe avec soulagement la responsable de l’asile de Gasperich. «Je les en remercie d’ailleurs», ajoute-t-elle.

Fabienne a 75 ans et a toujours vécu avec des chiens depuis sa plus tendre enfance. Récemment, elle s’est vu refuser une adoption au sein d’une association qui recueille des chiens errants de Roumanie et de Grèce. «Ce n’est pas un chien pour vous, vous avez 75 ans», lui a signifié sans trop d’élégance la responsable de l’association. «Elle voulait me donner un rottweiler à la place», explique Fabienne qui a refusé cette alternative. Mais elle avoue être repartie déçue et estime que les asiles sont trop «difficiles», selon son expérience.

À Gasperich, le personnel mène d’abord une discussion avec les futurs adoptants. Puis arrive la question cruciale : «Est-il garanti que, dans les dix ans à venir, le même traitement du chien soit garanti?». Dans tous les cas, les futurs propriétaires pourront prendre l’animal pendant 14 jours à la maison pour une période d’essai. «Ceci est très important, vu qu’un chien peut montrer un comportement différent dans un environnement qui lui est inconnu», explique l’asile de Gasperich sur son site.

Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de limite d’âge, mais des chiens qui conviennent ou pas.