Les effectifs du CGDIS peinent à tenir les objectifs fixés par le Plan national d’organisation des secours et les futurs départs à la retraite n’arrangent rien.
Faisant face à une pénurie de pompiers, le gouvernement souhaite recruter pas moins de 554 soldats du feu d’ici à 2039. Ces données ont été publiées par le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, en réponse à une série de questions posées par le député Marc Baum (déi Lénk). Celui-ci s’inquiète quant aux problèmes d’effectifs que rencontre depuis plusieurs années le CGDIS : «Les chiffres actuels demeurent insuffisants pour répondre aux missions et aux défis toujours plus nombreux et complexes auxquels le service est confronté». Il ajoute que «les départs à la retraite prévus d’un nombre important de pompiers professionnels au cours des prochaines années risquent d’aggraver encore cette pénurie».
À ces problématiques, le ministre répond en mettant sur la table le Plan national d’organisation des secours (PNOS). Approuvé par le gouvernement en conseil le 20 octobre 2021, ce projet prévoit d’augmenter le nombre de pompiers professionnels du cadre de base en équivalent temps plein de 344 en 2020 à 538 en 2025 et à 1 092 en 2039. À cette date, les effectifs frôlent ces objectifs avec 518,5 pompiers professionnels dans les rangs du CGDIS. Léon Gloden souligne que le PNOS est révisé au moins tous les cinq ans à l’initiative du ministre ou sur demande du conseil d’administration du CGDIS. La prochaine échéance se déroule en 2026.
Des départs à la retraite qui font mal
Aujourd’hui, la grande majorité des soldats du feu ont entre 25 et 39 ans, selon les chiffres du ministre. 117 sont âgés de 25 à 29 ans, 144 de 30 à 34 ans et 124, de 35 à 39 ans. Mais d’après les prévisions sur les départs à la retraite ou en préretraite divulguées par le ministre, les objectifs du PNOS risquent d’être quelque peu chahutés. Léon Gloden annonce que dans les cinq prochaines années, 44 pompiers professionnels (tous cadres) auront droit à la préretraite ou à la retraite. Ce qui fait une moyenne d’environ cinq personnes par an. Sur dix ans, ce chiffre monte à 80, ce qui revient à huit agents en moyenne par année.
Aucun pompier professionnel dans l’administratif
Dans sa série de questions, Marc Baum interroge le ministre sur les mouvements en interne qui mènent des pompiers à occuper des postes administratifs et accentuent ainsi le déficit d’effectifs opérationnels. Sur ce point, Léon Gloden assure «qu’aucun pompier professionnel déclaré médicalement apte n’a été autorisé à participer à une mobilité interne pour un poste réservé au cadre administratif ou technique».
Promotion et recrutement
«Quelles sont les raisons pour lesquelles la carrière des pompiers professionnels n’a, jusqu’à présent, pas fait l’objet d’une revalorisation ?», interroge le député. Pour le ministre, cette revalorisation est déjà en place. Il explique que «le CGDIS offre chaque année à un nombre croissant de pompiers du cadre de base, ayant accumulé au moins 10 années d’expérience, des postes intéressants dans le groupe de traitement B1, qui est celui du sous-officier pompier». Cet accès au groupe de traitement B1 est effectif depuis le projet de loi de 2018, appuie-t-il.
Ce projet de loi prévoit d’autres évolutions au sein de l’établissement public autonome qu’est le CGDIS. Léon Gloden cite la création de carrières spécifiques pour la chaîne médicale et une meilleure structuration et organisation des examens d’engagement et de promotion pour l’ensemble des agents du CGDIS, dont les pompiers professionnels.
Enfin, dans sa volonté de recrutement, le CGDIS prévoit, dans son prochain programme de travail, de renforcer l’attractivité des métiers de pompier professionnel et de professionnel de santé. L’évolution des compétences tout au long de la carrière, une meilleure valorisation de la diversité des métiers de la sécurité civile et l’amélioration des possibilités de mobilité interne forment les trois objectifs qu’il souhaite atteindre. En parallèle, les services du ministère des Affaires intérieures restent en dialogue constant avec le CGDIS et les autres acteurs afin de répondre au mieux aux besoins et priorités en matière de sécurité civile.