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Pensions : «Pour le moment, il n’y aura pas de référendum»


«Nous allons continuer à travailler sur toutes les propositions mises sur la table», assure la ministre Martine Deprez.

Interpellée par le Parti pirate, la ministre Martine Deprez réfute l’invitation à consulter l’ensemble de la population sur la réforme des pensions. Sa priorité resterait de mener un dialogue constructif.

«Rien ne sera décidé du haut vers le bas», martelait la ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez, hier après-midi, à la tribune de la Chambre des députés.

Au moment de répondre à une question orale du député pirate Marc Goergen, la cheffe de file dans le dossier de la réforme des pensions souligne une nouvelle fois que le gouvernement reste ouvert au dialogue.

La piste d’une prolongation des années de cotisation, afin de rapprocher l’âge de départ réel à la retraite (60 ans) de l’âge de départ légal (65 ans), ne serait pas encore gravée dans le marbre.

«Nous allons continuer à travailler sur toutes les propositions mises sur la table lors du large processus de consultation, lancé en octobre dernier. Cet exercice n’est pas encore clôturé. Nous allons continuer à miser sur le dialogue et espérons que le dialogue social pourra aussi être renoué sur ce point», assure la ministre chrétienne-sociale.

La prochaine étape sera la présentation du rapport final sur le processus de consultation, le 2 juillet. Une semaine plus tard, le 9 juillet, le Premier ministre, Luc Frieden, espère réunir gouvernement, patronat et syndicats pour résoudre les majeurs points de discorde.

Avant ces deux rendez-vous, les syndicats vont battre le pavé, dès aujourd’hui la CGFP, la FGFC et le Syprolux et puis samedi, l’OGBL et le LCGB, qui appellent à une grande manifestation nationale.

Un vote à suivre en séance plénière

«Le pays va probablement vivre une des plus grandes manifestations depuis très longtemps», préface d’ailleurs Marc Goergen, au moment d’interpeller la ministre Deprez.

Le Parti pirate est d’avis que les citoyens doivent avoir le dernier mot sur la tournure de la réforme des pensions. «Chacun d’entre nous sera concerné tôt ou tard par cette réforme. Il nous importe que chacun puisse se prononcer sur l’avenir du système, d’autant plus qu’aucun parti ne s’était clairement positionné sur le sujet avant les dernières législatives», développe le député du Parti pirate.

Il lance encore une pique en direction du CSV et du DP : «Si les propositions du gouvernement sont aussi formidables, elles pourraient bien être validées par un référendum».

Cette option est écartée par Martine Deprez, même si elle a choisi la formulation suivante : «Pour le moment, il n’y aura pas de référendum qui sera organisé». La marche à suivre que s’est fixé l’exécutif est de rouvrir le débat avant de ficeler un avant-projet de loi, a priori pour l’automne.

«Ensuite sera engagé le processus législatif habituel, où chaque partie prenante pourra se positionner une nouvelle fois. Et puis, comme il est de coutume, il reviendra à la Chambre de prendre ses responsabilités», énumère la ministre de la Sécurité sociale.

Une réponse qui n’est pas suffisante aux yeux de Marc Goergen. Il a déposé une motion invitant le gouvernement à organiser un référendum avant la finalisation d’un projet de loi. Sa proposition devra encore être soumise au vote en séance plénière.

CGFP, FGFC et Syprolux vont battre le pavé cet après-midi

Trois jours avant la grande manifestation nationale, organisée par l’OGBL et le LCGB, le syndicat de la fonction publique CGFP va manifester de manière séparée contre la réforme envisagée des pensions.

Le rendez-vous est fixé cet après-midi, à partir de 13 h 30, devant la Chambre. «Il est temps que les députés se positionnent sur une thématique aussi importante», clamait début juin Romain Wolff, le président de la Confédération générale de la fonction publique (CGFP).

Le syndicat regroupant 34 000 membres va être rejoint pour cette manifestation par la FGFC (fonction communale) et le Syproux (cheminots). Les organisateurs s’attendent à entre 300 et 500 personnes.

«Le nombre de manifestants n’est pas un facteur décisif. Il est important de poser un premier signal», souligne Romain Wolff, qui fustige que les «partenaires sociaux ne sont pas pris au sérieux par les responsables politiques».

Tout comme l’OGBL et le LCGB, la CGFP réclame que la première proposition du gouvernement d’allonger la durée de cotisation avant de pouvoir partir à la retraire soit retirée.