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Pensions : les jeunes veulent un dialogue


Le président du Jugendrot, Liam Bremer, fait partie des signataires du courrier qui plaide pour que les jeunes soient entendus. (photo archives LQ)

Les organisations de jeunes ont écrit au gouvernement et aux partenaires sociaux pour demander des rendez-vous et reprendre les discussions. Ils veulent une réforme plus équitable.

Les jeunes générations s’adressent au gouvernement et aux partenaires sociaux pour leur expliquer l’inquiétude qui les gagne concernant l’avenir de leurs retraites. Dans une lettre que les représentants de l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL), du Conseil de jeunesse du Luxembourg (de Jugendrot/ASBL CGJL) et de la Conférence nationale des élèves du Luxembourg (CNEL) adressent à Luc Frieden et à Martine Deprez, ils disent leurs préoccupations à la suite des conclusions présentées en matière d’assurance vieillesse.

Après les réunions avec les partenaires sociaux, mais surtout à la suite du discours du Premier ministre sur l’état de la Nation, les jeunes générations ont bien entendu que «le système de retraite devait permettre à chaque génération d’envisager sa propre retraite avec sérénité». Ils ont également retenu la promesse faite par Luc Frieden d’assurer le financement du système d’assurance vieillesse pour les 15 prochaines années.

«Cependant, nous constatons aujourd’hui que les mesures envisagées par votre gouvernement en la matière sont insuffisantes pour résoudre les défis structurels de notre système de retraite, à savoir l’apparition d’un déficit croissant et l’épuisement rapide de la réserve actuelle», écrivent-ils au Premier ministre et à la ministre de la Sécurité sociale. Le projet de réforme envisagé laisse les jeunes «face à une grande incertitude, car il ne leur offre aucune visibilité claire sur la solidité du système à moyen et long terme et ne leur permet pas d’envisager leur avenir avec confiance», selon les organisations signataires.

Elles avaient pourtant participé aux processus de consultation sur la viabilité du système des pensions, mais elles considèrent aujourd’hui que «les résultats de la Sozialronn traduisent une absence de représentation réelle des intérêts de la jeunesse dans ce format». Les jeunes déplorent que les mesures envisagées «se concentrent exclusivement sur la population active, sans solliciter de contribution de la part des retraités».

Ainsi, seuls les actifs sont appelés à supporter la réforme à travers une augmentation du taux de cotisation, qui pèse par ailleurs également sur les entreprises et l’État, observent les jeunes générations. Ils soulignent aussi l’allongement du temps de travail qui les attend. «Un tel déséquilibre dans la répartition des efforts accentue le sentiment d’injustice et alourdit encore la charge qui pèse déjà lourdement sur les jeunes générations, notamment dans un contexte marqué par des prix du logement particulièrement élevés au Luxembourg», accusent les auteurs de la lettre.

Répartition équitable

Estimant avoir été peu entendus, les jeunes renouvellent leurs revendications, à commencer par une «participation pleine et entière des instances de jeunesse aux futurs pourparlers à ce sujet». Ils disent comprendre les conclusions du gouvernement en matière d’assurance vieillesse dans la mesure où le projet de réforme présenté est le résultat d’une absence d’accord entre les participants de la Sozialronn.

Les jeunes appellent les partenaires sociaux et le gouvernement à dépasser leurs divergences «afin de parvenir à une réforme plus ambitieuse, qui assure durablement la pérennité de notre système de retraite et une répartition équitable des charges entre les générations». Conscients qu’un accord semble difficile à obtenir, ils rappellent au gouvernement son obligation «d’assumer sa responsabilité politique et d’examiner sans délai des pistes complémentaires permettant d’assurer la pérennité du système».

Les jeunes insistent pour avoir des entrevues avec l’ensemble des participants de la Sozialronn «afin d’aborder de manière constructive ces enjeux d’importance majeure pour l’avenir du pays».

Leur demande s’adresse aussi à l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) ainsi qu’aux syndicats, y compris la CGFP représentant les fonctionnaires. Des partenaires qui, selon les jeunes, peuvent jouer un rôle déterminant «pour promouvoir une réforme plus ambitieuse, solidaire et durable, garantissant à la fois la pérennité du système et une répartition équitable entre générations».

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