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Pensions : «L’ensemble du gouvernement soutient cette réforme»


Le Premier ministre, Luc Frieden (4e depuis la g.), ici hier lors du traditionnel déjeuner offert à la presse pour l’octave, assure que son gouvernement est uni.

Le Premier ministre, Luc Frieden, nie le fait que son propre parti, le CSV, et son partenaire de coalition, le DP, n’étaient pas au courant des annonces sur la réforme des pensions faites lors du discours sur l’état de la Nation.

Il aurait certainement souhaité passer un déjeuner plus calme avec la presse, hier, au Mäertchen. Au vu de la levée de boucliers suscitée par le dévoilement des grandes lignes de la réforme des pensions, le rendez-vous traditionnel du déjeuner offert à la presse pour l’octave s’est transformé en une série de mini-interviews improvisées. Avec un message clair du Premier ministre : «Les annonces ont été faites en accord avec tous les ministres du CSV et du DP.»

Comment donc expliquer les dissonances de ces derniers jours, provenant également des rangs de son propre parti, le CSV ? «Peut-être que tous les députés n’étaient pas informés, mais cela relève plutôt du fonctionnement interne des deux partis», admet Luc Frieden.

La réunion du comité national du CSV, lundi soir, n’aurait cependant pas été une «réunion de crise», marquée par des «tensions», comme l’ont rapporté nos confrères du Tageblatt. «Ce fut une réunion agréable. Nous avons discuté de l’ensemble de la déclaration sur l’état de la Nation. Comme toujours, il existe différents avis sur différents sujets. Les grandes lignes avaient cependant été discutées dès le mois de mars lors d’une réunion avec le conseil national élargi du parti», énonce le Premier ministre, qui est également le président du Parti chrétien-social.

Au sein du gouvernement, il y a également eu «de longs échanges» avant la «prise en commun d’une décision». Les ministres ont été réunis à plusieurs reprises au château de Senningen et au ministère d’État.

«C’est d’ailleurs ainsi que je conçois la coopération avec le DP», ajoute Luc Frieden, qui souligne qu’il lui «importe beaucoup que l’ensemble du gouvernement soutienne la réforme» envisagée des pensions. «Nous avons beaucoup été à l’écoute et avons mené d’intenses réflexions. On ne prend pas à la légère ce dossier», assure encore le Premier ministre.

«Notre objectif n’est pas de fâcher les gens»

Le chef du gouvernement se dit toutefois conscient qu’un débat sur les pensions est «complexe». «Le plus simple aurait été de ne rien dire ou de se contenter de dire ce que les gens veulent entendre. Notre objectif n’est pas de les fâcher, mais d’assurer que le système des pensions continue à fonctionner», développe Luc Frieden.

Rapprocher l’âge de départ réel de l’âge de départ légal, qui restera fixé à 65 ans, serait aussi une «garantie pour que les jeunes puissent toucher une pension» au bout de leur carrière active. La réforme serait aussi «bien équilibrée», avec les plus jeunes devant cotiser plus longtemps et leurs aînés devant renoncer à des ajustements de leur retraite, comme cela a été acté lors de la réforme de 2012.

Il serait désormais «important de continuer à parler» sur le fond de la réforme avec les partenaires sociaux. «À l’image de l’ensemble des ministres, je suis un grand supporter du dialogue social», martèle le Premier ministre. Mais il est «important que le gouvernement adopte un avis». «À un moment donné, il faut prendre ses responsabilités», ajoute-t-il.

Avant la finalisation d’un avant-projet de loi pour l’automne, la ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez, doit rencontrer, début juin, les syndicats, le patronat, mais aussi les représentants de la jeune génération. «Ensuite sera engagée la procédure législative.

Le débat risque de durer encore six à douze mois, mais je tiens à souligner que les pensions ne doivent pas être le seul sujet auquel il faut s’attaquer. Il faut garder la vue d’ensemble, sans négliger les énergies renouvelables, le logement, la défense ou encore l’intelligence artificielle», insiste le Premier ministre.

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