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Pensions : le secteur communal entre dans la bataille


La FGFC se dit prête à «construire des ponts et à assumer ce rôle, avec une position claire, mais sans œillères».

La Fédération générale de la fonction communale émet à son tour ses positions par rapport à la réforme des retraites, et dit en avoir assez d’être «ignorée», comme les autres syndicats.

La Confédération générale de la fonction publique (CGFP) ne s’est toujours pas décidée à participer ou non à la manifestation du 28 juin, organisée par le front syndical OGBL/LCGB. À l’origine, le sujet des pensions ne figurait pas au programme, il était question de rassembler les troupes pour s’opposer aux décisions unilatérales prises par le gouvernement concernant la flexibilisation des heures de travail, le travail dominical et surtout, aussi, l’avenir du rôle des syndicats dans les négociations des conventions collectives.

Depuis, Luc Frieden a apporté de l’eau au moulin syndical en exposant les premières pistes pour une réforme du système des pensions, lors de son discours sur l’état de la Nation. Et contre toute attente, la CGFP, qui huit jours plus tôt obtenait un accord salarial à la Chambre des députés, n’a pas osé se montrer trop incisive. Elle a néanmoins poliment rappelé au gouvernement qu’«un véritable dialogue social ne se limite pas à l’écoute, mais implique l’élaboration de solutions consensuelles» et que le gouvernement avait «une fois de plus entravé les travaux et mis à rude épreuve les discussions prévues cet automne».

Le sujet des pensions pourrait convaincre la fonction publique de rejoindre la manifestation du 28 juin. Une réunion qui devait trancher la question a été reportée la semaine dernière. En attendant, la Fédération générale de la fonction communale (FGFC) s’en mêle. Dans un communiqué paru mercredi, elle constate d’emblée «que le pays est en ébullition» et que le sujet des pensions est devenu «un véritable point de friction sociale». La FGFC se demande qui l’écoute encore, se plaignant d’être «ignorée», un sentiment partagé par toutes les organisations syndicales.

En revanche, et à l’inverse du front syndical qui annonce un boycott des réunions avec le gouvernement, la FGFC se dit en mesure de «construire des ponts». Elle assure être «prête à assumer ce rôle, avec une position claire, mais sans œillères», et en faveur d’un dialogue social digne de ce nom «pour ses membres, mais aussi pour le bien commun». Il n’y aura pas de réforme sans la participation des organisations syndicales, prévient-elle.

La fonction communale a accepté l’offre de dialogue du gouvernement «non par naïveté, mais par sens des responsabilités», souligne-t-elle, fustigeant au passage la communication de l’ensemble des partenaires qui se fait par conférences de presse. Pourtant, la FGFC ajoute que l’heure n’est pas aux reproches,  «mais aux actions courageuses les uns envers les autres». Elle exige «la fin de l’ignorance», la fin du principe «à prendre ou à laisser» et rappelle que le dialogue social doit être «contraignant, respectueux et fondé sur le partenariat».

Ne pas répéter les erreurs du passé

Le syndicat du secteur communal rappelle les moments historiques qui ont vu le système des retraites du secteur public se détériorer, en 1995 et 1998, «malgré une manifestation de plus de 40 000 salariés et une grève de la FGFC, de la FNCTTFEL et de la CGFP». Les autres grandes organisations syndicales n’avaient pas apporté leur soutien à cette époque. C’était différent en 2012, avec la réforme introduite par Luc Frieden et Mars Di Bartolomeo, où tous les syndicats sont descendus dans la rue, ce qui n’a pas empêché la réforme.

«La FGFC se souvient et elle en a tiré les leçons : ceux qui sèment la division récoltent la résistance», témoigne-t-elle.

La FGFC ne compte pas seulement résister, mais être une force de proposition qui se veut «indépendante, constructive et ouverte à une coopération honnête avec tous ceux qui prennent leurs responsabilités au sérieux». À ce sujet, les syndicats OGBL et LCGB attendent toujours, depuis six mois, un retour de la ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez (CSV), à leurs propositions. «Personne n’a répondu à nos pistes et celles que livre le gouvernement n’ont jamais été discutées, c’est du non-sens», rappelait à ce sujet Nora Back, la présidente de l’OGBL.

La FGFC veut s’engager «pour un nouvel équilibre : entre jeunes et moins jeunes, entre changement et sécurité, entre responsabilité individuelle et protection sociale. Car la justice sociale n’est pas un luxe, mais le fondement de notre coexistence», conclut-elle.

Depuis les annonces faites par le Premier ministre, Luc Frieden, et confirmées par la ministre Martine Deprez, on assiste à une forte opposition venue de toute part. Aux syndicats se sont ajoutées les sections des jeunes des partis politiques, tous confondus, Finalement, le 28 juin, il pourrait y avoir du monde dans la rue.

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