Un instituteur d’une école de l’Ouest vosgien a été interpellé pour détention d’images pédopornographiques. Son interpellation fait suite à un guet-apens mis sur pied à Vittel par des lycéens.
L’affaire trouve ses origines dans un défi Facebook lancé par des lycéens vosgiens il y a de cela six mois. Sur la toile, les instigateurs de ce défi avaient un mot d’ordre très clair : mettre sur pied des stratagèmes sur internet pour piéger de potentiels prédateurs sexuels.
L’idée, qui s’apparente à la création d’un type de milice citoyenne, a visiblement fait des émules, notamment dans les Vosges. Et plus précisément du côté de Vittel, puisque plusieurs jeunes se sont lancés dans ce défi en intégrant un site de conversation pour adolescents, bien connu pour être aussi un endroit fréquenté par d’éventuels pédophiles ou amateurs de pédopornographie.
Pour «ferrer» leur proie, les lycéens se sont fait passer pour une ado de 16 ans. Et très vite, un internaute a entamé un dialogue avec cette pseudo-adolescente. Après quelques jours de conversation, les lycéens donnent rendez-vous à l’individu. Ce dernier accepte cette rencontre qui doit se dérouler à Vittel. Mais une fois sur place, l’internaute comprend qu’il a été piégé. Les jeunes vont alors l’intimider pour qu’il cesse ce style de recherches sur internet, sans pour autant se montrer violents à son égard. Cela étant, les lycéens ont tout de même eu le réflexe d’aller dénoncer l’individu auprès de la gendarmerie, en expliquant leur stratagème.
Dans l’ordinateur, des images pédopornographiques
Convoqué par les gendarmes de la communauté de brigades de Vittel, l’homme en question, instituteur dans une école de l’Ouest vosgien, avoue les échanges internet et ce rendez-vous avec une mineure de 16 ans. De quoi mettre la puce à l’oreille aux enquêteurs qui, dans la foulée, ont mené une perquisition au domicile de l’intéressé. Ordinateur, tablette, téléphone portable… Tout a été saisi pour être analysé par les gendarmes spécialisés dans la cybercriminalité, basés à Épinal.
Une analyse qui a permis de mettre au jour quelques dizaines d’images pédopornographiques stockées sur l’ordinateur. Convoqué de nouveau en ce début de semaine, ce quinquagénaire n’a pu nier l’évidence. Il aurait avoué le visionnage de ces images, mais réfuté tout téléchargement.
Après sa garde à vue, l’instituteur, au casier vierge, a été déféré mardi après-midi au parquet d’Épinal avant une présentation devant le juge des libertés et de la détention. Le magistrat a décidé de le laisser libre dans l’attente de son jugement, programmé le 27 août. Mais il devra se soumettre à un contrôle judiciaire draconien qui lui interdit notamment le moindre contact avec un mineur et qui l’oblige à entamer des soins. Ce que confirme son avocate, Me Nancy Risacher : «Mon client souffre d’une addiction avérée et forte à la pornographie. Cela l’a amené sur des sites où il y a de tout, et notamment des clichés mettant en scène des mineurs. Il se rend compte qu’il doit se prendre en charge, notamment par le biais de soins.»
Désormais, le sort de cet instituteur est entre les mains de la Justice, mais aussi de l’Éducation nationale…