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Pêche : pas d’inventaire à l’automne


Un suivi devrait être lancé ce printemps pour évaluer l’impact de la canicule de l’été 2022 sur les populations de poissons.   (Photo : archives Editpress)

La ministre Joëlle Welfring ne compte pas suivre les recommandations du président des pêcheurs qui voulait répertorier et empoissonner.

Le président de la Fédération luxembourgeoise des pêcheurs sportifs (FLPS), Jos Scheuer, avait suggéré, dans une interview publiée dans nos colonnes le 8 septembre, que l’administration de la Gestion de l’eau (AGE) effectue, en automne, l’inventaire de la faune et de la flore dans les plans d’eau du Luxembourg pour prévoir un repeuplement ciblé.

Ni la fédération ni l’AGE n’ont observé de surmortalité, mais les pêcheurs craignent que les conditions de canicule, qui stressent les poissons, aient un impact sur leur développement qui peut être retardé.

«Il y aura probablement des répercussions sur le frayage, donc sur la reproduction naturelle, déjà affectée par les gobies, une espèce invasive qui, lors des derniers concours de pêche, constituaient plus de 90 % des prises», relevait Jos Scheuer.

Le député ADR Fred Keup a interrogé la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Joëlle Welfring, sur l’idée émise par le président des pêcheurs.

L’empoissonnement seul n’est pas la solution

Un tel état des lieux n’est pas à l’ordre du jour, répond-elle. D’abord, il se pose un problème de ressources pour le mener à bien, ensuite, «il est scientifiquement plus judicieux de lancer un suivi au printemps/été 2023», justifie la ministre. À cette période, la reproduction des salmonidés et des cyprinidés sera également enregistrée afin de pouvoir mieux évaluer l’impact sur les populations de poissons.

L’administration de la Gestion de l’eau surveille les cours d’eau depuis des années et les résultats des différentes années peuvent être comparés. Si l’administration n’a connaissance d’aucune mortalité majeure de poissons au cours de la saison 2022, «cela ne signifie pas, cependant, que la longue période de sécheresse n’a eu aucun impact sur les populations de poissons», ajoute Joëlle Welfring.

La perte éventuelle est très difficile à estimer. Cependant, l’empoissonnement seul n’est pas la solution pour les populations après une sécheresse comme le pays en a vécu une cette année. La ministre explique qu’il n’est pas possible de reconstituer un écosystème aquatique en repeuplant uniquement des poissons.

Assainir l’eau, mais pas seulement…

D’abord, il est difficile d’acheter toutes les espèces, et de plus, la source d’alimentation des poissons, en particulier les petits insectes et les nutriments indispensables, a diminué en raison de la sécheresse extrême, de sorte qu’il existe un risque que les conditions environnementales ne soient pas nécessairement optimales pour la survie des stocks de poissons.

Le ministère cherche à améliorer l’habitat pour que les stocks de poissons soient sains et durables. L’assainissement des cours d’eau est capital, mais d’autres mesures participent à enrayer les effets des fortes chaleurs. Elle cite l’ombrage de l’eau par une végétation riveraine naturelle et les zones de barrages artificiels à éviter, qui se réchauffent rapidement.

Dans la perspective du changement climatique, il est d’autant plus important de relier les habitats aquatiques et semi-aquatiques entre eux et de ramener les eaux à leur état naturel.