Contrat de Luc Holtz qui arrive à échéance, joueurs offensifs à former, groupe éliminatoire très complexe, Paul Philipp évacue les sujets forts avant le début de la campagne des éliminatoires de l’Euro-2020.
Un début de campagne, c’est du stress ou de l’excitation?
Paul Philipp : En tout cas, ce n’est pas le « same business as usual ». Pas après une coupure aussi longue. Il date de quand, le dernier match? D’il y a quatre mois? Alors c’est plus de l’excitation. On se demande où on en est, dans quelle forme sont les joueurs. On repart dans l’inconnu, c’est un nouveau départ, pas une suite.
La façon de lire cette campagne et de fixer les objectifs, aurait-elle été très différente si le Luxembourg s’était qualifié pour les demi-finales de Nations League?
Oui, si on s’était qualifiés, cela aurait été différent. Là, on doit juste prendre ce qu’il y a à prendre, se demander si on prendra trois, quatre, cinq ou six points… Si on s’était qualifiés, on n’y aurait pas pensé : cette année 2019 aurait été une préparation avec ce but primordial de jouer les demi-finales en 2020, de mûrir en vue du grand objectif. (….)
À la fin de cette campagne de Nations League, Luc Holtz a pointé du doigt les lacunes les plus évidentes de son groupe: les joueurs capables d’éliminer en un contre un, notamment dans les couloirs. Y a-t-il l’ébauche d’un plan pour tenter de pallier ce manque, même si ce genre de compétences ne se décrète pas chez un joueur?
Oui, c’est aussi, effectivement, le plus dur à trouver. Il ne faut pas rêver, on ne passe pas une commande de joueurs de ce type et on est livré! Depuis, oui, on a eu des échanges pour se dire qu’on doit mettre l’accent, dans la détection, sur des joueurs capables de jouer des un contre un. L’Allemagne en manque. Pas la France, par exemple, et c’est sans doute pour cela qu’elle est championne du monde. Parce qu’elle dispose de joueurs pour les reconversions rapides. Alors oui, à Mondercange, on en tient un peu plus compte, mais c’est le genre de qualités sur lesquelles on a le moins d’influence. Mbappé, ce n’est pas à Monaco qu’il a développé les qualités qu’il avait déjà! Même si, justement, on peut travailler la technique en mouvement. (…)
D’ici trois gros mois, le contrat de Luc Holtz arrivera à son terme. Les dernières années, vous nous surpreniez systématiquement en le renouvelant en tout début de printemps…
(Il coupe) Non mais cette fois, c’est sûr que l’on va attendre. On attend la mi-temps des éliminatoires, cet été, après les deux matches retour contre la Lituanie et l’Ukraine. Et il n’y a pas de raison particulière, si ce n’est qu’on était très occupé avec toutes les prolongations des contrats au sein de l’école de foot. On l’a dit au coach : c’était ça notre objectif numéro 1. À commencer par Reinhold Breu, avec lequel on a confronté nos visions pour le projet de la formation. Avec Luc, on a déjà confronté nos bilans de la Nations League. On fera aussi un bilan des quatre premiers matches des éliminatoires de l’Euro. (…)
Un dernier mot concernant Dan Da Mota, embêté par une affaire à caractère judiciaire. La FLF ne se positionnera pas par rapport au joueur et à l’exigence d’irréprochabilité tant qu’un tribunal ne se sera pas prononcé?
C’est une question délicate à laquelle nous réfléchissons. Mais pour le moment, il n’est pas coupable. Il y aura sûrement des suites et nous verrons à ce moment-là. Mais tant que l’on ne sait rien, on pédale dans le vide. (…)
Entretien avec Julien Mollereau