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Pascal Obispo a assuré le show à Mondorf


Avec trois heures de show, le quinquagénaire Pascal Obispo a prouvé qu'il avait encore la forme. (photo Editpress/Claude Lenert)

Pascal Obispo était sur la scène du Chapito du Casino 2000 de Mondorf-les-Bains, jeudi soir et il a offert un sacré show aux quelque 1200 spectateurs – le concert affichait complet depuis longtemps.

Un concert de près de trois heures, sans aucun temps mort, où l’auteur-compositeur-interprète, entouré de cinq musiciens, a rappelé qu’il était bien plus que le coach d’un télé-crochet populaire ou un homme de studio. À 54 ans, le natif de Bergerac a prouvé qu’il était en forme. Qu’après 30 ans de carrière, il prend un plaisir sincère en allant à la rencontre de ses fans et de tenir la scène, de proposer un show complet, avec la musique, bien sûr, mais aussi tout un habillage visuel avec un mur de lumières et un écran géant proposant de nombreuses vidéos ou effets, derrière la scène.

Un show unique aussi – «nous ne sommes pas des fonctionnaires de la musique, mais des artistes de spectacle vivant» a-t-il revendiqué au micro, lors de l’un de ses nombreux échanges avec la salle – qui ne suit qu’en partie la setlist proposé lors des précédents concerts de la tournée.

Accompagné par deux guitaristes, deux claviers, dont l’un s’offrait régulièrement des parenthèses au saxophone, à la trompette, voire à la flûte traversière, et d’un batteur, Obispo ne s’est pas contenté de reproposer ses morceaux récents de son dixième album studio, Obispo, sorti en octobre dernier (Rien ne dure, Chante la rue chante, On n’a rien fait de mieux, Poète maudit, On n’est pas seul sur la terre…), ou la reprise de ses plus grands tubes (Personne, Où et avec qui tu m’aimes, Assassine, Millésime, Tombé pour elle (l’île aux oiseaux), Mourir demain) dans leurs versions originales. (Presque) toujours accompagné de sa basse – «Après 30 ans de séparation, j’ai retrouvé mon instrument» explique-t-il – il a poussé les bpm, mis du rythme, rendu sa pop habituelle plus rock, avec une batterie et des guitares très présentes.

Des hommages, des reprises, une «vraie» Lucie sur scène

Il s’est aussi amusé à repenser certains de ses tubes, en proposant ici une version plus jazzie, là quelque chose de plus electro, là encore une version plus épurée, sans oublier de temps en temps quelques rythmes de blues ou de reggae. En proposant aussi d’étonnant mariage entre deux ou plusieurs titres – 1980 terminant, par exemple, sur les rythmes de Relax de Frankie Goes to Hollywood après être passé par Sweet Dreams d’Eurythmics! -, et de nombreuses reprises d’amis (Gérald De Palmas – J’en rêve encore, Stephan Eicher – Déjeuner en paix, Axel Bauer – Éteins la lumière) – ou d’artistes qui l’ont inspiré (Georges Brassens – La Mauvaise Réputation). Il a aussi rendu hommage à John Lennon et Paul McCartney (A Forthlin Road), à Laurent Voulzy et Alain Souchon (déjà passés tous deux par le Casino 2000) ou encore à Johnny, en reprenant Allumer le feu, qu’Obispo a coécrite avec Zazie!

Pendant près de 3 heures et 26 morceaux, il a alterné entre énergie et douceur, entre esprit rock’n’roll et charme, entre chansons pour danser et chansons à texte qui ont du sens. Et le public l’a suivi. Du début – nombreux étaient ceux qui avaient quitté leur siège dès le deuxième morceaux pour aller occuper, debout, le devant de la salle et les couloirs – jusqu’à la fin. Pas une fausse note n’est venue interrompre cette communion. Même quand sa basse l’a lâché et qu’il a dû recommencer un morceau, il ne s’est pas laissé abattre, au contraire, il l’a pris avec le sourire.

Le même sourire avec lequel il a écouté le public lors des échanges ou avec lequel il a conquis à jamais la spectatrice qu’il a fait monter sur scène pour lui chanter la chanson de son prénom, Lucie.
Pas besoin donc d’être un fan absolu d’Obispo et de toutes ses chansons pour admettre, après ce show, qu’il est un sacré artiste. Un auteur-compositeur-interprète bien plus complet et pertinent que l’image de chanteur à midinettes que certains veulent lui coller!

Pablo Chimienti