Le Racing a infligé à un Differdange inoffensif sans Jorginho sa première défaite de la saison.
Differdange n’est plus invaincu. C’est l’info de la 15e journée. Elle vaut ce qu’elle vaut : Geoffrey Franzoni a reconnu que ce «n’est pas grave» et Leandro que «l’on va juste devoir se reconcentrer pour la suite». Il y avait un brin d’agacement, samedi soir, chez le champion en titre, et pas plus qu’une légère déception. Cella d’avoir manqué de précision pour ouvrir le score à trois reprises (une tête de Gustavo au ras du poteau sur une remise de volée parfaite de Lempereur, un tir enroulé de Trani repoussé au sol par Ruffier, un face-à-face d’Abreu aux six mètres expédié à côté) et de calme pour parvenir à revenir en fin de partie alors qu’il aurait pu profiter pour ce faire de plusieurs escarmouches.
Il serait sans doute trop simpliste de signaler que Monteiro, suspendu, n’était pas là pour mettre ses onze buts et dix passes dans la balance. Mais ne pas le rappeler serait injuste : avec lui, sur les quatre derniers matches de championnat, Differdange avait inscrit au moins trois buts par rencontre. D’où le petit mea-culpa d’Abreu, au coup de sifflet final, lui qui a montré en forçant son tir, au retour des vestiaires (46e), qu’il n’était pas encore tout à fait prêt ni totalement en confiance. «Il y a des matches comme ça. On a manqué d’un peu de concentration et de réussite. Et on prend un but sur une action de m… Leur seule occasion d’ailleurs.»
«On ne pensait pas être aussi haut»
Ce n’est pas totalement exact. Oui, le RFCU a eu de la réussite en marquant sur sa première véritable occasion (en vrai, il n’en a eu qu’une seule autre, quand Delferrière, sur corner, a catapulté une tête au ras de la barre), Mabella passant dans le dos de Brusco sur un ballon au-dessus de la défense et mettant au fond du but vide quand Ventura a repoussé sa première tentative (1-0, 51e). «Cette fois, ce sont les Differdangeois qui n’ont pas été efficaces, mais nous, oui», se réjouit Yannick Kakoko. Avant de fuir avec le sourire devant l’embarrassante question de savoir ce que cette victoire qui place son Racing ex æquo à la deuxième place, avec juste un but de retard sur le F91 : «Nos ambitions lors de la phase retour? Il faudra demander aux joueurs!»
L’avantage avec ce club, c’est qu’un des joueurs, justement, est aussi le directeur sportif et donc tenant d’une certaine ligne sportive. Romain Ruffier a pourtant du mal à la définir, après cette victoire qui relèverait presque de l’exploit : «Ne parlons pas de Differdange. Ils ont sept points d’avance sur tout le monde. Ils n’ont encaissé que quatre buts (NDLR : cinq désormais). C’est une équipe incroyable et il nous a fallu le match parfait. Là, actuellement, on ne pensait pas être classés aussi haut. On n’avait pas d’objectif. Le seul but, c’était de faire mieux que la saison passée (NDLR : 10e avec 38 points). On ne sait pas où on sera en mai, mais c’est kiffant! Alors, en deuxième partie de saison, on va jouer sans pression.» Et retrouver l’Europe ?