Les habitants du Parc Merveilleux de Bettembourg vivent heureux et ont beaucoup de visiteurs. À peine rouvert après une pause hivernale, il a été pris d’assaut par les familles.
Un géant imperturbable qui roupille alors que les bambins le piétinent, des personnages de contes qui s’animent dans des maisonnettes depuis trois quarts de siècle et des animaux, beaucoup d’animaux. Le concept peut paraître désuet à l’heure des parcs d’attractions et des consoles de jeux, mais il fait plus que jamais recette. Quatre mille personnes – parents et enfants – ont visité le Parc Merveilleux de Bettembourg, hier, à l’occasion de sa réouverture après une hibernation de six mois. Une affluence à laquelle les exploitants du parc ne s’attendaient pas, mais qui les réjouit pour ce qu’elle augure pour la saison à venir.
Depuis 1956, le parc animalier n’a cessé de se développer sans se départir de ce charme qui attire les visiteurs du Luxembourg et de la Grande Région depuis des générations. Le coup d’envoi de la saison qui dure jusqu’au 9 octobre prochain, a été donné hier. Et ce qui devait être un tour de chauffe pour procéder aux dernières adaptations s’est transformé en démarrage sur les chapeaux de roues. Les places de stationnement étaient rares le long de la route de Mondorf. La commune a mis en place des navettes gratuites circulant toutes les quinze minutes entre la gare de Bettembourg et l’entrée du Parc Merveilleux pour en faciliter l’accès.
Passé le portail rose reconnaissable entre mille, c’est l’effervescence. Une bulle de magie pour petits et grands à condition d’aimer les animaux. Le parc en héberge 2 000 de 200 espèces différentes à huit, quatre, deux ou sans pattes. Du haut d’une branche d’arbre, un panda roux se dore la fourrure au soleil. Détendu, il semble loin, très loin des cris d’émerveillement et de joie des enfants qui découvrent les animaux dans les divers enclos. Sa compagne et leurs deux petits nés l’année passée au parc font la sieste dans un des abris aménagés en haut de ce qui ressemble à un arbre à chat géant. Leurs adorables museaux blancs et roux, ainsi que leurs grandes oreilles pointent hors de la structure dans un rayon de lumière. Cette mignonne petite famille est une des nouveautés du parc cette saison.
«Les pandas roux sont originaires de l’Himalaya. Nous avons accueilli un mâle et une femelle en 2019. Ils ont eu deux petits l’année passée», explique Ruth Herber, la chargée du développement touristique du lieu. «Nous les avons obtenus de l’association européenne des zoos qui coordonne les échanges d’animaux. Cela permet d’éviter les trafics d’animaux.» Le Parc Merveilleux va devoir à terme se séparer d’un des deux petits pandas. «Si on nous en fait la demande, pour préserver l’espèce qui est protégée», poursuit la jeune femme.
Les deux adorables frimousses ne sont pas les seuls bébés nés au parc aux cours des derniers mois. Il y a eu des pingouins, des chevreaux, un ânon, un minuscule ouistiti pygmée.
Autres nouveautés, le gîte qui ouvrira en été, un nouvel enclos avec un observatoire pour voir les chiens de prairie et les nasuas, ainsi que la réouverture des enclos Amazonia et Mahajanga après deux années de pandémie où les visiteurs pourront découvrir des paresseux, des tatous et de nombreuses espèces de poissons et de reptiles exotiques.
Un conte de fées qui dure depuis 1956
Entre les divers enclos des animaux, répartis dans les différentes parties du parc, des aires de jeux sponsorisées par diverses grandes entreprises luxembourgeoises sur lesquelles les enfants peuvent grimper, glisser, se défouler. Il y a par exemple, des avions, un cactus géant, un petit train et une énorme toile d’araignée. Ainsi que l’enclos des chèvres dans lequel les visiteurs peuvent entrer et sortir à leur guise pour nourrir et caresser les biquettes peu farouches qui jouissent d’un succès particulier. Certaines n’hésiteraient pas à se faire la malle dès qu’un visiteur oublie de fermer l’enclos derrière lui. Aux employés du parc de les rattraper après leur balade.
Une passerelle accessible aux personnes à mobilité réduite a également été installée au-dessus d’une partie boisée du parc. Elle permet notamment d’admirer les élégants daims au pelage saupoudré de blanc et aux longs bois. Comme les autres animaux qui ont élu domicile dans ce petit bout de forêt enchantée, ils se prélassaient, hier, au soleil et goûtaient à l’arrivée du printemps.
À deux pas de là, face à la pagode des pandas roux, le parc a dédié une nouvelle maison, ou plutôt une haute tour en bois, à l’histoire Kouhandel mat der Wiederhex, un conte luxembourgeois contemporain de Mireille Weiten-de Waha sur la couverture duquel apparaît un panda roux. À proximité du futur gîte, des automates conteront l’histoire du Rénert, un classique de la littérature nationale. «Nous voulons conserver les maisons des contes. Nous essayons d’en ajouter de nouvelles pour que la tradition ne se perde pas. À ses débuts, le parc était avant tout consacré aux contes», rappelle Ruth Herber.
Le Märchenpark de Bettembourg a accueilli 270 000 visiteurs en 2019. Un peu moins ces deux dernières années en raison de la pandémie. Cette saison, ses responsables espèrent que le conte de fées va continuer sur sa lancée.