Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
À Ranguevaux, Fiona Leloup devait accoucher vendredi 20 juillet de son troisième enfant, Lino, à l’hôpital Bel-Air à Thionville. Sauf que Dean le père, qui devait l’emmener, a été pris dans les embouteillages… au Luxembourg. La naissance s’est précipitée et bébé est finalement arrivé dans la baignoire !
Vendredi 19 juillet, tout était prêt pour la naissance du petit Lino. Fiona, sa mère, devait accoucher au service obstétrique de l’hôpital Bel-Air à Thionville. La valise était prête dans l’entrée de la maison de la famille Leloup à Ranguevaux. Fiona avait enfilé sa veste et ses chaussures. Il ne manquait plus que la présence de Dean, le père, pour l’emmener. Elle devait donc accoucher de façon classique, comme pour Miya, la grande sœur de 8 ans, et Mathis, 5 ans.
Mais, le vendredi, c’est le jour des embouteillages depuis le Luxembourg. Dean a été retardé. Et Fiona, elle, a senti que la naissance se précipitait. «J’ai ressenti des contractions toujours plus rapprochées, puis la poche des eaux s’est rompue…» Face à l’urgence, Fiona décide d’accoucher à la maison. Pour ne pas effrayer les enfants, «je me suis enfermée dans la salle de bains et je me suis installée dans la baignoire», raconte-t-elle après coup.
Une pince à linge pour le cordon
Dean arrive enfin. Miya lui explique la situation. Pendant que Fiona accouche, Dean compose le 15, décrit la situation aux sapeurs-pompiers. Il place Miya et son petit frère Mathis à l’entrée de la maison, leur donnant comme mission de guider les pompiers à l‘étage dès leur arrivée.
l rejoint son épouse dans la salle de bains et l’assiste, guidé par une sage-femme au téléphone. La tête du bébé apparaît bientôt, toute violette, ainsi qu’une épaule. «Je ne savais pas comment l’agripper tellement le corps de Lino était glissant, je me suis servi d’une serviette», raconte-t-il. La sage-femme l’avertit : «Le cordon est peut-être mal positionné, il faut que vous y glissiez les mains»
«Je ne savais pas quoi ressentir, je ne suis pas médecin.» Par chance, la deuxième épaule et le cordon sont libérés. «Il faut que vous pinciez le cordon», poursuit la sage-femme. Avec quoi ? Une pince à linge, ok. «Avec l’accord de la sage-femme au téléphone, je positionne la pince à 15 cm du bébé et l’enveloppe de plusieurs serviettes pour qu’il n’ait pas froid», poursuit Dean.
Sur ce, les sapeurs-pompiers arrivent. «Ils m’ont confié une paire de ciseaux pour que je puisse moi-même couper le cordon !» Le bébé était en bonne santé, Fiona aussi. Les sages-femmes dépêchées sur place n’ont plus eu qu‘à faire demi-tour.
C’était la première naissance à domicile à Ranguevaux depuis des dizaines d’années. Félicitations à la petite famille !
(Francis Merlin – Le Républicain Lorrain)
