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«Overshoot day» : le Luxembourg se surpasse…


Le 14 février dernier, lors d’une action du Mouvement écologique, les citoyens enterraient la planète au Luxembourg. (Photo : archives lq/julien garroy)

À compter de ce jeudi, l’humanité a consommé toutes les ressources que la planète est capable de produire en une année. Et le Luxembourg bat tous les records.

La recherche internet donne déjà un indice majeur. Lorsqu’on tape «Overshoot day» sur Google, ce dernier suggère aussitôt d’y accoler «Luxembourg». Depuis de nombreuses années, le pays se partage en effet la tête – avec le Qatar – du calendrier mondial établi par le Global Footprint Network (GFN). Ainsi, chaque année, le Jour du dépassement marque symboliquement la date à laquelle l’humanité a épuisé toutes les ressources naturelles que la Terre régénère sur un an.

Et cette année, il tombe encore plus tôt puisqu’en 2021, on commençait à vivre à crédit le 29 juillet. Le Grand-Duché, lui, est endetté depuis le début de l’année! Selon le GFN, si chaque Terrien consommait comme un Luxembourgeois, le jour du dépassement de 2022 serait intervenu dès le 14 février et il faudrait pas moins de huit planètes pour retrouver une situation d’équilibre écologique pour survivre les dix mois restants.

La main de l’Homme trop lourde

En 1971, ce Jour du dépassement se glissait discrètement sous le sapin au matin du 25 décembre. Un demi-siècle plus tard, la planète est au pain sec et sans eau. Si la sécheresse et l’insécurité alimentaire sont aggravées par le réchauffement climatique, les crises sanitaires, géopolitiques et économiques ajoutent à l’épuisement précoce des ressources. La main de l’Homme est trop lourde et se sert trop souvent, on le sait.

Il est pourtant possible d’inverser la tendance en changeant nos modes de production et de consommation, insiste le Conseil supérieur pour un développement durable (CSDD), qui a publié des rapports détaillés sur l’empreinte écologique du Luxembourg, «30 fois supérieure à celle de la Tanzanie». Le plus récent, datant de 2020, avait été effectué par l’Institut pour l’agriculture biologique et la culture agraire au Luxembourg (IBLA), en collaboration avec le GFN. «Le Luxembourg doit contribuer concrètement» au changement vertueux et revoir tous ses modèles (industriel, sociétal, agricole, etc.) avec «la nécessité absolue d’une utilisation responsable des ressources», résume le CSDD.

Des solutions pourtant existantes

L’étude IBLA révélait en effet que «la situation catastrophique» du pays était due «avant tout à la consommation d’énergie (combustibles et électricité à base d’énergies fossiles). Le tourisme à la pompe représente à lui seul deux planètes. Restent ainsi trois planètes imputables aux résidents. La consommation de kérosène de l’aéroport national constitue pour sa part 0,7 planète, soit plus de dix fois plus par habitant que chez les voisins.

Quant au secteur des services, il consomme autant d’énergie que l’ensemble des ménages et presque autant d’électricité que l’industrie. Par rapport à ses voisins, le Luxembourg se distingue aussi par son appétit vorace pour la viande et les produits d’origine animale : le pays se classe cinquième au niveau mondial, avec une moyenne de 107,9 kilos de viande consommées par personne et par an.

Des opportunités se cachent dans tous les secteurs

D’une manière générale, l’humanité ponctionne 75 % de plus que ce que les écosystèmes peuvent produire, soit 1,75 Terre. «Il y a deux ans, certaines mesures de lutte contre la pandémie avaient pourtant exceptionnellement réussi à repousser la date de 24 jours, au 22 août 2020», rappelle le CSDD, qui travaille sur les solutions efficaces et économiquement bénéfiques existantes. Des opportunités se cachent dans tous les secteurs, liste le Conseil : technologies, services, stratégies de développement des collectivités locales, politiques publiques nationales ou meilleures pratiques soutenues par des initiatives de la société civile et du monde universitaire.

Deux exemples sont cités par le CSDD : «L’adoption de réseaux intelligents et l’amélioration de l’efficacité de nos systèmes électriques entraîneraient un gain de 21 jours. Réduire de moitié le gaspillage alimentaire ferait reculer la date de 13 jours». De quoi rembourser une petite partie de la dette que nous devons à Dame nature, même si cette dernière n’effacera pas l’ardoise.

Un commentaire

  1. La notion d' »overshoot day » est une invention d’écolos en mal de pub.
    Cela n’a aucun fondement scientifique.
    La preuve, c’est que la planète vit toujours et que le progrès scientique n’a cessé de repousser les limites précédentes, toujours analysées par les mêmes comme indépassables.
    En revanche, si on se met à éclouter ces fumistes, comme au Sri Lanka, le peuple, affamé, renverse leurs dirigeants idiots.
    Qu’attendons-nous?