Acheter des produits bios et locaux sans emballages et les ramener dans ses propres bocaux ou sacs réutilisables : c’est le principe de la future épicerie Ouni, qui doit ouvrir dans le courant de l’automne à Luxembourg.
Elles n’ont pas chômé ses six derniers mois. Rencontrées au début de l’année, Caroline, Saskia, Patricia, Anne, Vanessa, Rebecca et Kasia, se trouvent actuellement dans «la dernière ligne droite» de la finalisation de leur projet Ouni (« sans » en luxembourgeois, et sigle pour «Organic Unpackaged Natural Ingredients» : ingrédients naturels non emballés), une épicerie bio, locale et sans emballages.
«Nous avons atteint notre objectif de financement de 180 000 euros à la mi-juin, annoncent Caroline et Saskia, deux des sept femmes à l’origine du projet Ouni. Aujourd’hui, le compteur de la coopérative affiche environ 193 000 euros. Et surtout, nous avons désormais quelque 550 membres, dont 250 actifs. Ce nombre de membres actifs, c’est-à-dire des personnes prêtes à donner de leur temps pour l’épicerie, nous a agréablement surpris. On a même dû le limiter et aujourd’hui il y a une dizaine de personnes sur la liste d’attente.»
Et ces personnes qui croient au projet Ouni sont issues de tous les horizons : des étudiants, des actifs, des retraités, originaires de la capitale, du nord ou du sud du pays. «On se sent vraiment soutenus et aidés, confirment Caroline et Vanessa. Chacun apporte ses compétences pour mener à bien le projet.»
Déjà 25 fournisseurs luxembourgeois et frontaliers
Ces derniers sont répartis en différents groupes de travail («Membres», «Communication et évènements», «Produits et fournisseurs», «Hygiène», «Aménagement», «Finances» ou encore «Mesure de l’impact environnemental») et les membres participent «activement» à chacun d’entre eux. Le groupe de travail «Produits et fournisseurs» est divisé en sept sous-groupes : produits d’hygiène et d’entretien, fruits et légumes, produits secs, condiments, boissons et produits laitiers. «Au début, nous ne ferons pas de viande, indiquent Caroline et Saskia. Nous choisissons nos fournisseurs en fonction de plusieurs critères : les produits doivent être livrables en vrac, bios et locaux. Pour le moment, nous avons déjà 25 fournisseurs luxembourgeois, belges, allemands et français. Ça avance très bien sur ce point-là.»
Ensuite, outre Caroline et Anne – deux des fondatrices qui seront cogérantes – l’épicerie Ouni fonctionnera avec trois employés supplémentaires. «Nous avons déjà reçu plusieurs candidatures spontanées, notamment d’une fille d’Inde qui va prochainement venir vivre au Grand-Duché, confient Caroline et Saskia. Début septembre, nous devrions lancer la procédure de recrutement.»
Le seul hic, pour le moment, c’est le local pour accueillir l’épicerie. «Notre budget pour le loyer est de 3 000 euros pour une surface entre 100 et 200 m². Nous avons visité plusieurs lieux ces derniers mois à Luxembourg, c’était hors de prix, affirment Caroline et Saskia. Mais nous venons d’en visiter un dernier qui pourrait faire l’affaire. On va le proposer à nos membres la semaine prochaine et on se décidera à ce moment-là.» Budget, nombre de membres, fournisseurs, local… Les feux sont au vert pour Ouni. «On est prêts, concluent Caroline et Saskia. Normalement, on devrait pouvoir ouvrir l’épicerie Ouni dans le courant de l’automne.»
Guillaume Chassaing