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Onze ans, l’âge du premier smartphone au Luxembourg


Les smartphones sont bannis des cours. Au fondamental, ils sont bannis des écoles tout court. (Photo : afp)

Les outils numériques sont à consommer avec modération. Principalement par les jeunes, qui ont besoin d’être guidés dans ce monde digital et virtuel pour en éviter les pièges cachés.

Un usage excessif des outils numériques comporte des risques bien qu’ils apparaissent comme des petites révolutions à portée de tous et sont accueillis avec enthousiasme. Véritables atouts et ouverture sur le monde géniale pour qui sait s’en servir, smartphones, tablettes et ordinateurs portables cachent toutefois de nombreux dangers derrière leurs écrans lumineux. Tout ce qui brille n’est pas or. Les dérives constatées ces dernières années poussent à une utilisation plus raisonnée des outils numériques, en particulier par les jeunes, qui sont les plus touchés par ces risques.

«Les effets sur nos enfants de l’utilisation excessive du smartphone et des médias sociaux m’inquiètent, avait déclaré Claude Meisch, jeudi. Il avait ajouté : «De plus, le temps passé à regarder son smartphone est souvent du temps perdu. Du temps qui fait ensuite défaut pour les autres activités qui sont essentielles au développement sain des enfants. Ce qui importe, c’est le bon équilibre entre l’univers digital et la vie réelle ou analogique. Pour atteindre cet équilibre, nous avons besoin de règles claires. À la maison, à l’école, dans la société.» Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse avait prononcé ces paroles lors de sa conférence de presse de rentrée, juste avant d’annoncer que les smartphones allaient, entre autres, être bannis des écoles fondamentales et des structures d’accueil après Pâques 2025.

Un âge d’obtention moyen à 12 ans

Cette mesure est prise dans l’intérêt des enfants, confrontés de plus en plus tôt au monde numérique. Le rapport Bee Secure Radar 2024, qui porte sur l’année scolaire 2022/2023, indique que pour 35 % des enfants, le premier contact avec des appareils connectés à internet a lieu avant l’âge de 4 ans. Pour 81 % avant l’âge de 10 ans et pour 7 % des enfants avant l’âge de un an. Ils regardent principalement des photographies (38 %) ainsi que des vidéos et des films (27 %).

À douze ans, 86 % des sondés par Bee Secure avaient déjà leur propre smartphone. L’âge moyen de son obtention est d’environ 11 ans. La première adresse e-mail personnelle est créée en moyenne à 10 ans et demi (un quart des enfants de 3 à 11 ans en ont une) et le premier compte sur les médias sociaux à 12 ans et demi.

Le revers de la médaille

Face aux dangers potentiels, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse lancera le 30 septembre une grande campagne dédiée à l’équilibre entre les écrans et la vie réelle (screen-life balance) pour alerter et conseiller. Il se base notamment sur les travaux de Serge Tisseron. Ce psychiatre et psychologue français préconise d’éviter toute exposition aux écrans pour les enfants de 0 à 3 ans, de choisir un contenu adapté pour les enfants de 3 à 6 ans, d’accompagner les 6 à 9 ans dans leur usage du numérique et d’apprendre aux 9 à 12 ans à éviter une utilisation trop fréquente du smartphone sans y avoir été correctement initiés.

Le but est d’éviter les pièges comme l’exposition à des contenus non adaptés ou à des images choquantes, les mauvaises rencontres et le cyberharcèlement, l’incitation à des pratiques dangereuses, les dépenses d’argent involontaires par le biais de jeux, l’addiction ou la désinformation, entre autres. Pour les plus jeunes en particulier, la prudence s’impose. Les risques s’opposent à la socialisation, la construction identitaire, au bien-être, aux possibilités d’apprentissage et autres effets positifs d’internet et des médias numériques.

Un rôle tout en nuances

Le manque de sommeil, l’impact sur la santé mentale, le surpoids issu du manque d’activité physique et la baisse des résultats scolaires sont d’autres arguments pour inciter les jeunes à consommer les outils numériques de manière responsable et raisonnable ainsi qu’à ménager un équilibre entre le temps en ligne et le temps hors ligne. Et ce, d’autant plus que l’école encourage leur utilisation pour permettre aux jeunes de répondre aux évolutions technologiques de nos sociétés.

D’où le rôle tout en nuances que doit jouer le ministère de Claude Meisch : il doit protéger les jeunes des dangers du numérique, mais aussi veiller à ne pas en brider l’accès pour préserver ses bienfaits éducatifs.

L’utilisation du smartphone par les 12-30 ans

10 % des jeunes âgés de 12 à 16 ans utilisent leur smartphone pendant plus de six heures par jour pendant la semaine (25 %*), 9 % (13 %) pendant moins d’une heure et 39 % (49 %) entre une et trois heures par jour.

87 % des 17 à 30 ans et 67 % des 12 à 16 ans déclarent prendre leur smartphone en main au moins une fois par heure, par exemple pour vérifier les nouveautés.

Deux jeunes sur cinq (41 %) ont du mal à arrêter d’utiliser internet par eux-mêmes (49 %).

13 % des jeunes ne dorment pas suffisamment en raison de leur utilisation d’internet (21 %).

15 % des jeunes négligent les loisirs, le sport ou les obligations quotidiennes au profit de l’utilisation d’Internet (20 %)

* Entre parenthèses, les chiffres issus du Bee Secure Radar 2023

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