Le Luxembourg poussé à accueillir dix fois plus de réfugiés

Des responsables américains ont annoncé mercredi que le Luxembourg avait promis d’accueillir «au moins dix fois plus de réfugiés» qu’en 2015. Rapidement, la nouvelle a été démentie.

L’annonce avait de quoi interpeller. Dans la nuit de mardi à hier, une dépêche de l’AFP annonçait que le Luxembourg faisait partie, aux côtés de la Roumanie, du Portugal, de l’Espagne, de la République tchèque, de l’Italie et de la France, des sept pays qui auraient «promis de réinstaller ou d’accueillir au moins dix fois plus de réfugiés qu’ils ne l’ont fait en 2015». Des «responsables américains» sont cités en source de cette information, divulguée dans la foulée de l’annonce du président américain, Barack Obama, selon laquelle «une cinquantaine de pays» ont pris l’engagement d’«accueillir 360 000 réfugiés sur l’année à venir, soit un doublement par rapport aux chiffres actuels».

Pour le petit Grand-Duché, l’engagement d’accueillir «au moins dix fois» plus de réfugiés qu’en 2015 équivaudrait à un chiffre d’au moins
3 500 réfugiés supplémentaires, si l’on ne prend en compte que le chiffre annoncé en juin 2015 à l’échelle de l’UE dans le cadre du programme de réinstallation et de relocalisation de réfugiés, déjà présents en Afrique du Nord ainsi qu’en Grèce et en Italie.

Le nombre global de demandeurs d’asile enregistrés en 2015 s’est lui établi à 2 447 personnes, un record absolu sur les cinq dernières années.

Le Luxembourg affirme ne pas avoir pris de nouvel engagement

Contactés par nos soins, les services du Premier ministre, Xavier Bettel, qui s’est retrouvé à New York à la table de négociation avec le président américain, ont rapidement tenu à évoquer une «confusion» qui serait née à l’ONU. «Le Luxembourg a pris des engagement au niveau européen aussi bien en ce qui concerne la réinstallation que la relocalisation de réfugiés. Il n’existe aucun engagement qui va au-delà de cet engagement européen», a insisté hier l’entourage du chef du gouvernement.

Une promesse selon laquelle le petit Grand-Duché compterait multiplier par dix le nombre de réfugiés à accueillir sur son territoire n’aurait «jamais été faite». Reste à savoir d’où est partie cette «confusion»?

En attendant, il faut se rabattre donc sur les chiffres officiellement confirmés. En juillet, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, également en charge de l’Immigration, avait annoncé que «le Luxembourg accueillera un total de 557 personnes d’ici la fin de l’année 2017 en provenance de la Grèce et de l’Italie».

Pour ce qui est des demandes d’asile, le compteur est actuellement «bloqué» à 1 221 pour les huit premiers mois de l’année 2016. Tous ne vont cependant pas se voir accorder le statut de réfugié. Il est cependant à noter que le Luxembourg a accueilli en juillet une vingtaine de réfugiés érythréens en provenance directe de l’Italie.

D. M.