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Ongle, autocollants et tirelire : découvrez cinq histoires de guitares


Luc Henzig a monté sa collection à partir des histoires que véhiculent ces instruments (Photo : Didier Sylvestre)

Les origines de la guitare, des autocollants qui créent des anecdotes et un ongle qui traverse le temps… Retrouvez cinq histoires de guitares contées par Luc Henzig, ce passionné à la tête d’une collection de plus de 700 instruments.

Parmi les 700 guitares qui composent la collection de Luc Henzig, une majorité a été choisie pour son histoire. Durant notre reportage, le maître des lieux nous a raconté de nombreuses anecdotes sur le passé de ses protégées. Entre celles qui ont participé à la grande aventure de la musique en passant par des instruments marqués par les folies du rock’n’roll, nous lui avons demandé de choisir cinq grattes ou basses dont le parcours se veut particulièrement savoureux.

La tirelire des bluesmens

National Style O Roundneck Resonator guitar, 1932

Cette guitare à résonateur de la marque National date de 1932. Elle appartenait au guitariste américain Arlen Roth qui utilisait cet instrument régulièrement. National a produit deux types de résonateurs : le cône unique et le tricone. La six cordes que nous avons sous les yeux ne possède qu’un seul cône de vibration  et elle est l’une des rares a possédé un manche rond. De nombreuses autres sont réalisées avec un manche carré et se jouaient à plat sur les genoux. Lorsqu’on la secoue, on remarque que quelque chose bouge à l’intérieur. Pourquoi ce bruit ? Les musiciens de blues jouaient ce type d’instrument dans les années 30 ou 40. Ils n’avaient pas de médiator et prenaient des pièces de dix cents pour gratter les cordes puis ils inséraient l’objet dans la guitare, qui leur servait de tirelire.

(Photo : Didier Sylvestre)

Aux origines de l’électrique

Rickenbacher A-22 Electro Hawaiian guitar « Frying Pan », 1936

Quand les guitares se trouvaient au milieu des big bands, leur son disparaissait. C’est en combinant l’invention du téléphone pour les micros, la création de radio pour l’amplification ainsi que l’utilisation des cordes en acier que les premières guitares électriques ont pu être construites. La première guitare commerciale est une Rickenbacher. Elle est creuse et moulée dans l’aluminium. Elle produisait un feedback important et les musiciens mettaient des journaux à l’intérieur pour tenter de compenser cet effet. Les premières versions datent de 1932. Ici, nous avons un instrument de 1936. L’instrument a gagné son surnom parce que son corps circulaire et son long manche le font ressembler à une poêle à frire. Elle provient de la collection de guitares de feu Hughie Thomasson du groupe The Outlaws.

(Photo : Didier Sylvestre)

Des autocollants comme guide

Gretsch G5135CVT electromatic Lake Placid Blue Custom Shop, 2011 – Steve Hunter

Steve Hunter est connu pour avoir travaillé avec Alice Cooper. Il a perdu la vue et n’arrivait plus jouer de son instrument. Comme il n’arrivait plus à se repérer sur la guitare, il a collé plusieurs autocollants pour pouvoir s’y retrouver sur le manche de la guitare. Ces grands marqueurs de frette sur le côté lui ont servi de guides.

(Photo : Didier Sylvestre)

Encore une histoire d’autocollant

Fender Stratocaster, 1993 – Joe Bonamassa

Lorsque Joe Bonamassa avait 16 ans, il a enregistré une cassette de leçons de guitare. On le voit sur la jaquette avec une Fender dorée. Il a réalisé cet enregistrement avec Arlen Roth dont le label s’appelait Hot Licks. À la fin de la séance, Joe Bonamassa a récupéré un autocollant du label pour le coller au dos de la guitare. Des années plus tard, Arlen Roth est devenu l’un de mes amis et nous avons parlé de Joe Bonamassa. Je lui ai annoncé que j’avais une Fender dorée lui ayant appartenu et il m’a demandé de vérifier si l’autocollant était toujours là. J’ai retourné l’instrument et il était collé juste là.

« J’ai toujours eu et j’aurai toujours une grande affection pour cette guitare, jusqu’à l’autocollant de la pin-up que j’ai trouvé dans un magasin d’antiquités d’Omaha pour la grande somme de 5 dollars. C’est la guitare qui m’a inspiré à me relever, à me recentrer et à faire des albums solos pendant une décennie », a expliqué Joe Bonamassa dans une interview.

(Photo : Didier Sylvestre)

L’ongle perdu

La basse hommage à Randy Rhoads

Le bassiste Kelly Garni et le guitariste Randy Rhoads sont les membres fondateurs du groupe Quiet Riot. Un soir, ils se sont disputés violemment et durant cette altercation qui a causé quelques dégâts, Rhoads a perdu son ongle. Quelques années plus tard, il mourrait dans un dramatique accident d’avion, à l’âge de 25 ans après avoir notamment joué au sein du groupe d’Ozzy Osbourne. Lors du 25e anniversiare de sa disparition, Kelly Garni a voulu lui rendre hommage en créant cette basse. On voit à l’arrière de l’instrument le portrait de Randy Rhoads ainsi qu’une citation. Dans une cavité présente sur lavant, aujourd’hui inaccessible, on trouve les bandes avec tous les morceaux que Randy Rhoads a jamais joué. Sur le manche, on peut apercevoir des notes qui composent la partition de « Hey Joe », la première chanson que les deux musiciens ont jouée ensemble. Et au niveau de la tête de la basse, se trouve, incrusté le fameux ongle perdu dans la dispute.

Retrouvez l’ensemble de la collection de Luc Henzig en cliquant ici.