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On pourra bientôt mieux effacer les tatouages


Si la peau se renouvelle constamment, elle a cette capacité étonnante de conserver les dessins sur sa surface pendant des décennies. (illustration Editpress)

Des chercheurs français ont découvert comment l’encre du tatouage se transmettait des cellules mourantes aux vivantes, ouvrant la voie à de meilleures techniques d’effacement, a annoncé mercredi l’Inserm.

Si la peau se renouvelle constamment, elle a cette capacité étonnante de conserver les dessins sur sa surface pendant des décennies, rappellent des chercheurs alors que Paris accueille de vendredi à dimanche la plus grande convention au monde de tatoueurs, le 8e Mondial du tatouage. Des scientifiques regroupés au Centre d’immunologie de Marseille-Luminy pensent avoir compris comment, refusant la croyance selon laquelle « la cellule porteuse de pigment vivait éternellement ».

« Cette hypothèse est remise en question », a indiqué dans un communiqué l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. La question essentielle : dans quel type de cellule se loge l’encre ? On pensait que c’était dans les fibroblastes, celles du derme, qui entre autres permettent la cicatrisation. Ce serait en fait dans les macrophages, des cellules immunitaires spécialisées qui défendent l’organisme contre les agents infectieux en les ingérant. Ces macrophages font, semble-t-il, la même chose avec l’encre. Et ils se la passent génération après génération. « Ce cycle de capture, libération et recapture du pigment se produit continuellement dans une peau tatouée », d’après les chercheurs.

Retirer l’encre

Le phénomène a été observé sur la queue d’une souris tatouée en laboratoire. Pas n’importe laquelle : « une souris génétiquement modifiée capable de tuer les macrophages résidant dans son derme », pour accélérer le processus. « L’apparence du tatouage ne changeait pas » car « les macrophages morts libéraient le pigment dans la zone les environnant où, au cours des semaines suivantes, ce pigment était réabsorbé par de nouveaux macrophages », a raconté l’Inserm.

Cette découverte devrait trouver son application dans l’opération compliquée qui consiste à retirer l’encre, pour effacer un tatouage. La technique prometteuse consiste en « impulsions laser qui provoquent la mort des cellules cutanées et la libération et fragmentation de leurs pigments », à savoir « l’élimination temporaire des macrophages présents dans la zone du tatouage ». Ne reste plus alors qu’à éloigner l’encre par « les vaisseaux lymphatiques qui drainent la peau ».

Le Quotidien/AFP