Investissements, projets… Interrogé par le député Ben Polidori, le Premier ministre revient en détails sur l’accord stratégique avec la startup européenne.
Le 18 juin dernier, en pleine conférence Nexus 2025, le gouvernement annonçait la signature d’un partenariat stratégique avec Mistral AI. Cet accord avec la startup européenne spécialisée dans le développement de modèles de langage avancés et de solutions d’intelligence artificielle marquait une étape importante dans la volonté du Luxembourg de «se placer un leader mondial dans l’économie de la souveraineté des données», indiquait alors le Premier ministre, Luc Frieden.
Ce mercredi, ce dernier divulgue de nouveaux détails quant à ce partenariat par le biais d’une réponse à une question parlementaire posée par le député Ben Polidori (LSAP). Le Premier ministre y rappelle que cet accord repose sur un memorandum of understanding (MoU) qui englobe deux contrats. L’un concerne le Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) et l’autre avec l’Armée luxembourgeoise.
En termes de montants, environ 44,4 millions d’euros ont été prévus sur cinq ans, dont environ 4,9 millions d’euros pour l’Armée et 39,5 millions d’euros pour le CTIE.
De cette coopération va naître des évolutions au sein de l’armée et du CTIE. Celui-ci a récemment établi un centre de compétence en IA pour le secteur public dans lequel ont été attribués trois équivalents temps plein (ETP) experts en IA.
«Le fonctionnement des modèles Mistral reposera sur les plateformes techniques existantes et futures du CTIE. Les infrastructures du CTIE sont adaptées constamment aux besoins des projets informatiques et notamment aux besoins des projets liés à l’IA», souligne le Premier ministre.
Une extension de la puissance de calcul du cloud gouvernemental opéré par le CTIE est en planification. Les dépenses seront principalement liées à l’acquisition de GPU (Graphics Processing Unit) de nouvelle génération et sont estimées à 1,5 million d’euros.
Du côté de l’armée, Luc Frieden assure «qu’elle adaptera régulièrement ses infrastructures et formera son personnel pour permettre une utilisation efficace des moyens techniques disponibles et nécessaires à ses opérations.»
Des cas d’usages multiples
Dans sa question, Ben Polidori interroge également le Premier ministre sur les projets concrets visés par cette initiative. Ce dernier souligne, tout d’abord, l’importance «d’inclure les acteurs locaux, entreprises et institutions de recherche, dans le développement de nouveaux services innovants en faveur des citoyens et de l’économie.»
Comme exemple de projet, il cite le projet 4LM. Un projet qui vise à concevoir un LLM, soit un type d’intelligence artificielle capable de comprendre, générer et manipuler le langage humain à grande échelle, spécifiquement entraîné sur les textes juridiques, réglementaires et administratifs luxembourgeois. Il s’agirait via cet outil de rendre l’accès à l’information juridique plus facile pour les citoyens via par exemple, la traduction automatique ou des résumés simplifiés.
Concernant l’application de l’IA au sein de l’Armée, les premiers cas concrets d’utilisation porteraient sur l’aide administrative et la cybersécurité.