En passant au crible tous les dossiers brûlants à l’occasion de sa rentrée, mardi, l’OGBL ne s’est pas fait prier pour pousser un bon coup de gueule.
Réuni au niveau de son comité national, l’OGBL s’est aussi penché sur les dossiers européens, internationaux que nationaux. Et les critiques ont fusé!
L’OGBL n’est pas du genre à occulter les sujets qui fâchent. La Confédération est prête à entamer l’année syndicale 2016/2017 comme à son habitude, c’est-à-dire en disant tout haut ce que les salariés pensent tout bas. Au niveau européen, tout d’abord, le syndicat a largement abordé la crise politique que traverse l’UE, en évoquant les questions du Brexit, du référendum hongrois ou encore de la poussée de l’AfD en Allemagne.
Une manifestation le 11 octobre à Schengen
« Les dangers populistes-réactionnaires-extrémistes font reculer nos sociétés! », s’est exclamé le président de l’OGBL, André Roeltgen.
L’Europe sociale est au bord du gouffre et pour contrecarrer la tendance, le syndicat organisera une manifestation à Schengen au nom d’«une Europe sociale sans frontières», à laquelle prendront part les organisations syndicales de la Grande Région. Car la sortie de la crise sociale passe, selon l’OGBL, par « l’abandon de la désastreuse politique d’austérité néolibérale qui est responsable du démantèlement de nos systèmes de protection sociale et de nos services publics, mais aussi de l’accroissement des inégalités et de la stagnation, voire de la réduction du revenu réel de beaucoup de salariés ». L’Europe est «malade», constate l’OGBL, qui appelle à renforcer le droit du travail et le droit syndical. Pour ce faire, un appel est lancé aux partis politiques luxembourgeois.
Dans ce cadre, le syndicat exige la mise en place de mécanismes légalement contraignants, en ce qui concerne la lutte contre le chômage, par exemple. La revalorisation du salaire social minimum, du pouvoir d’achat et des salaires s’inscrit également dans ce coup de gueule visant autant la crise sociale qu’économique. Quant au dumping social, il reste la bête noire de l’OGBL.
Au niveau purement national, le syndicat rejette toujours autant le système forfaitaire qui devrait être la règle concernant l’assurance dépendance, et appelle le gouvernement à améliorer son projet de réforme fiscale selon ses revendications déjà mises sur la table. Concernant l’assurance maladie, le syndicat appelle à la prise en charge de davantage de prestations par la Caisse nationale de santé (CNS), notamment dans les domaines de l’orthodontie et de l’ophtalmologie.
Le CETA, cet accord «antidémocratique»
Toujours dans le secteur de la santé, l’OGBL fustige «l’irresponsabilité» du patronat par rapport aux conventions collectives des salariés du secteur d’aide et de soins et du secteur social. Avant, pour l’OGBL, de déclarer s’opposer à toute tentative de privatisation au sein de lux-Airport et de revendiquer des conventions collectives dignes de ce nom pour les professions de plafonneurs-façadiers et peintres.
Enfin, André Roeltgen a réitéré son appel à s’opposer au CETA, le traité de libre-échange entre l’UE et le Canada, qui ne servirait que « les intérêts des grandes multinationales » en aménageant un système de règlement des différends qualifié de « justice parallèle ». Selon lui, cet accord irait à l’encontre des principes démocratiques et serait « antidémocratique », car il ne laisserait que « très peu de marge aux Parlements et à la démocratie en général ».
Un piquet, vendredi, devant chez Amazon
En guise de conclusion, l’OGBL a annoncé la tenue d’un piquet de protestation devant le siège de la société Amazon à Luxembourg-Grund, vendredi à 11 h, afin de dénoncer la politique sociale et salariale de l’entreprise et dans l’optique de se joindre à l’initiative d’autres syndicats à l’international, dont le syndicat allemand ver.di.
Bref, la rentrée sociale de l’OGBL s’annonce plus qu’électrique!
Claude Damiani