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Oekofest 2024 : le Mouvement écologique a donné rendez-vous aux amoureux de la nature


Au sein du festival, les mines se réjouissent en voyant que les lieux baignent dans la lumière du soleil.

Le Mouvement écologique remet le couvert avec une vingtaine de stands, des activités et un message politique fort.

Après une intense période de rentrée politique, place à une rentrée écologique en ce début d’automne. Nichée dans un coin idyllique du Pfaffenthal, l’Oekofest est le rassemblement des amoureux de la nature, des artisans locaux et du Mouvement écologique (Méco). L’an dernier, le contexte électoral avait rassemblé des membres de déi gréng, du CSV et du Parti pirate lors du discours de la présidente du Méco, Blanche Weber.

Pour souffler un peu, l’esprit devait être simplement à l’apéritif au début de cette édition 2024. Cependant, même si elle apprécie cet esprit festif, la militante ne baisse pas sa garde pour autant : «Jeudi, nous avons pris la décision d’intégrer un court discours, car la politique actuelle doit être commentée.

Le gouvernement ne travaille pas assez sur la transition écologique. Trop de décisions conséquentes pour l’environnement sont prises sans concertation avec les citoyens.» Ces derniers sont le cœur de cible de cette année. En étendant la zone de l’Oekozenter jusqu’à la place principale, le Spidolsgaart, cela donne place à une dimension plus locale et chaleureuse.

«Le fait que ça ne dure plus qu’un jour nous a facilité l’organisation, le coût et le tout ressemble à une fête de quartier. Les gens ont besoin de se rencontrer», étaye Blanche Weber en parcourant les stands.

On déguste et profite du cadre tout en écoutant des musiques folkloriques portugaises.

Du circuit très court

L’Oekofest, c’est un éventail d’exposants qui font passer le bio et le local par toutes les voies imaginables : bières bios, produits italiens, sensibilisation au vélo, upcycling, couture, tissage, plantes locales, savons, bougies, sculptures en bois, en fer et vases recyclés. Sur ce dernier point, Patty Geisen ne les crée pas de n’importe quelle manière. Dans son atelier Limelight, elle utilise des bouteilles évidées récupérées auprès de restaurateurs près de chez elle.

«Ensuite, j’utilise une lame diamantée pour sectionner proprement les parties, je ponce avec du liège et durant tout le processus, je nettoie à l’eau de pluie. Je fais les choses jusqu’au bout», s’amuse-t-elle. Première sur le marché luxembourgeois à proposer une offre de manière professionnelle, elle vogue de marché en marché pour partager sa passion.

Sa création préférée : un piccolo de vin mousseux devenu vase. «Comme l’univers du bio est petit au Luxembourg, tout le monde se connaît. C’est comme ça que j’ai pu décorer avec des fleurs du stand Botanika juste à côté.» Un détail en circuit très court.

Si chaque stand attire des curieux, les bouteilles magnifiées par Patty Geisen ont le don de faire poser des questions.

Si l’Oekofest ressemble à une fête de quartier, c’est parce que les gens ont besoin de se rencontrer

La thématique annuelle de l’engagement dans la transition est finement représentée dans le monde du textile. D’abord avec le Kleedertausch, troc de vêtements, permettant un échange juste et qui ne terminera pas dans une décharge.

Aux abords de l’Oekozenter, un trio d’ateliers fait fureur : couture, tricot et filage. Dans le premier, les vêtements qu’on ne peut plus échanger vont changer d’utilité pour devenir des paniers. Faits en jean usagé ou en pull mangé par les mites, ils font découvrir la culture de l’upcycling au grand public. La fée du fil derrière tout cela est en train de tricoter.

Lydie, dont les quatre décennies au Méco ne sont plus à prouver, rentabilise le monde du tissu : «Au départ, j’étais toujours en train de faire des crêpes dans les évènements. C’était sympa, mais j’ai fait mon temps, maintenant, je veux prouver aux gens que leurs dix doigts peuvent vraiment servir.» L’association qui attire le plus les curieux, c’est WollMillen. Spécialisés dans le nettoyage, lavage, cardage et filage à la main, ce sont surtout leurs outils qui intriguent. «Vous pouvez prendre le fuseau manuel ou le rouet.

Attention, cela demande de la coordination entre le pied pédalant, qui donne le rythme à la machine, et la vitesse à laquelle vous lâchez de la laine pour former le fil.» En prenant en main la matière brute, l’objectif est de faire prendre conscience au public de la valeur réelle de la laine et de nos vêtements en général.

Les stands d’information et de sensibilisation sur la nature attirent toujours les plus jeunes.

Juste à côté, boulevard de l’Alzette, un groupe de jeunes aventuriers revient du rallye découverte. Durant une heure et demie, ils ont pu gambader dans la nature du Grand Duché ainsi que dans son histoire. «D’ordinaire, on fait déjà de la randonnée et en voyant un évènement écolo comme celui-ci, on a sauté sur l’occasion.» Pour le groupe multiculturel, le quiz et les défis à surmonter n’ont pas été faciles.

«On vient de Turquie, d’Inde et même d’Équateur, alors forcément les choses se corsent quand l’histoire locale est en jeu. Au moins, on a vécu la vraie expérience, peut-être en perdant, mais on n’a pas triché avec nos téléphones», tient à préciser un des membres.

Simon Iung

 

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