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Obtention de la nationalité facilitée pour les descendants des victimes du nazisme


L'Allemagne disposait déjà d'une législation favorisant l'obtention de la nationalité par les juifs étrangers. (photo AFP)

Le gouvernement d’Angela Merkel facilite à partir de vendredi l’obtention de la nationalité allemande pour les descendants des victimes du nazisme, qui avaient dû fuir le pays en raison de persécutions commises par le IIIe Reich.

Le ministère allemand de l’Intérieur a publié deux décrets qui introduisent des facilités à compter de vendredi, notamment pour faire face à la forte augmentation de demandes par des Britanniques depuis le vote en faveur du Brexit en 2016.

« Cela vaut en particulier pour les personnes dont les parents ou les grands-parents ont dû fuir à l’étranger », a expliqué le ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, pour qui l’Allemagne doit « assumer sa responsabilité historique ».

L’Allemagne disposait déjà d’une législation favorisant l’obtention de la nationalité par les juifs étrangers.

Désormais, les personnes dont le père était étranger et dont la mère avait perdu la nationalité allemande pourront la demander, tout comme les descendants d’Allemands déchus de la nationalité durant le régime nazi pour avoir émigré à l’étranger.

Les deuxième, troisième, quatrième « et dans certains cas cinquième génération », née avant le 1er janvier 2000, de descendants pourront faire la demande, a précisé le ministère de l’Intérieur.

« Les personnes persécutées et leurs descendants, qui étaient auparavant exclus de la naturalisation en raison d’une situation juridique moralement injuste, peuvent maintenant avoir la possibilité d’acquérir la citoyenneté allemande dans des conditions plus souples », a salué Josef Schuster, président du Conseil central des Juifs en Allemagne. « Cela comble une lacune en matière de justice », s’est-il réjoui dans un communiqué.

Les conditions requises seront réduites « au minimum » : il faut avoir « des connaissances de base en allemand » et une « connaissance de base de l’ordre juridique et social en Allemagne », selon le ministère.

Contrairement aux processus habituels de demande de citoyenneté, les demandeurs n’auront pas à prouver qu’ils disposent de suffisamment de moyens financiers pour subvenir à leurs besoins.

Les difficultés de descendants de victimes du nazisme à obtenir cette nationalité allemande ont été notamment mises en évidence depuis le vote pour le Brexit en 2016, qui a entraîné une forte hausse de demandes par des Britanniques.

De 43 demandes de ce type en 2015, le nombre est passé à 1 506 en 2018, selon les chiffres du ministère.

AFP