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Obligations d’Israël : un piquet de protestation contre la décision de la CSSF


David Wagner, député dei Lenk, a participé au piquet de protestation organisé par le CPJPO par solidarité et en tant que député. (Photo : julien garroy)

Israël a choisi le Luxembourg pour ses obligations d’État. CPJPO et partis politiques montent au créneau face à cette décision jugée «inacceptable».

La Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF), établissement public luxembourgeois, a approuvé le nouveau prospectus permettant à Israël d’émettre des obligations d’État sur les marchés financiers européens à partir du Luxembourg.

Ces obligations permettent au gouvernement israélien de récolter des fonds privés dans toute l’UE pour son budget d’État. Cette initiative intervient après que la Banque centrale d’Irlande a refusé de continuer la vente de ces obligations depuis son pays.

«Prendre leurs responsabilité»

«Le Luxembourg prend donc la relève pour aider à financer la politique illégale et criminelle de l’État israélien», écrit le Comité pour une paix juste au Proche-Orient (CPJPO) dans un communiqué de presse. Le comité a en effet réagi à la nouvelle dès mercredi.

(Photo : Julien Garroy)

«Les fonds récoltés par la vente de ces produits financiers sont destinés à «financer les besoins de l’État d’Israël», en d’autres termes aussi le financement de la guerre génocidaire contre le peuple palestinien à Gaza et la politique de colonisation et d’apartheid en Cisjordanie et à Jérusalem-Est», estime le CPJPO. Selon lui, cette décision va à l’encontre des dernières prises de position du gouvernement sur le sujet.

Il demande alors au directeur de la CSSF et au gouvernement luxembourgeois «de prendre leurs responsabilités» et «de retirer immédiatement l’autorisation de vente des « obligations de sang » israéliennes.»

«Nous rappelons aussi que les conventions signées et ratifiées par le Luxembourg impliquent des obligations légales de la part des signataires. Les personnes et États qui soutiennent les actions illégales et les crimes visés par ces conventions ne se rendent pas seulement moralement, mais aussi pénalement coupables. L’autorisation de vente de ces obligations doit donc aussi être analysée sous cet aspect», complète le comité.

«Une partie du gouvernement n’est pas contente»

Pour appuyer sa demande, le CPJPO a organisé ce jeudi un piquet de protestation devant la CSSF. Drapeau palestinien, reproduction de corps d’enfants morts ou encore banderoles «Save Gaza» étaient au rendez-vous.

(Photo : Julien Garroy)

David Wagner, député dei Lenk, était aussi de la partie. «J’y suis allé par solidarité et en tant que député», explique-t-il. David Wagner et son parti sont du même avis que le CPJPO.

«Avec cette décision, le Luxembourg soutient directement la politique criminelle du gouvernement Netanyahou et s’expose au risque d’être plus tard accusé de complicité du crime de génocide», peut-on lire dans le communiqué du parti. «Si l’Irlande a trouvé des moyens de retirer son autorisation, le Luxembourg peut faire pareil.»

David Wagner, député dei Lenk, était aussi de la partie. (Photo : Julien Garroy)

En tant que député, David Wagner a entrepris d’autres démarches sur le sujet. «Conjointement avec les socialistes et les verts, nous avons demandé mercredi une convocation de la commission des Finances et de celle des Affaires étrangères», annonce-t-il.

Ils souhaitent également avoir l’appréciation des ministères des Finances et des Affaires étrangères sur la situation. «Nous voulons informer les gens de cette initiative inacceptable et montrer qu’une partie du gouvernement n’est pas contente non plus.»

Le député a également écrit une question parlementaire à Xavier Bettel suite aux mesures de la Belgique prises contre Israël.

«Lors d’un hearing, nous avions demandé à Bettel s’il était prêt à appliquer de telles mesures. Il avait renvoyé la balle à l’UE et demandé des exemples de pays l’ayant fait… Désormais, nous en avons une flopée, d’autant plus qu’il s’agit de nos voisins», appuie David Wagner.

Selon lui, le Luxembourg dispose de toute une batterie d’actions unilatérales pour «cesser toute forme d’association avec Israël».