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Nuits glaciales au Luxembourg : les salades dorment sous couverture

À Contern, Tom Jungblut a décidé d’orienter une grande partie de sa production sur les légumes. Alors dès la fin de l’hiver, il plante des salades. En ce moment, il en pousse 25 000 à l’intérieur de ses serres. Mais ce climat polaire qui s’est abattu sur le pays depuis ce week-end ne fait pas ses affaires : les salades, ça gèle…

«Chaque nuit, je dois me lever à 3h et 5h pour vérifier la température des serres, explique le jeune cultivateur. Si elle descend en dessous de -2 °C, je perds toutes mes salades».

photo DR/Tom Jungblut

photo DR/Tom Jungblut

 

Il a fixé du textile pour isoler ses plants de l’air, dans les serres, le froid ne vient pas de l’atmosphère mais du sol. Il faut donc mettre en place le plan B. «Dans la nuit de samedi à dimanche, il a fait -6 et j’ai dû allumer les canons à chaleur de 4h du matin jusqu’au lever du soleil. La nuit dernière (NDLR : de dimanche à lundi), c’était limite mais j’ai quand même un peu chauffé pour ne prendre aucun risque. Le problème, dans les serres. Il faut faire vraiment attention» souligne-t-il.

Ces canons à chaleur ne sont rien d’autres que les appareils utilisés dans le secteur du bâtiment pour sécher les plâtres. «J’ai repris la ferme il n’y a pas très longtemps et je n’ai pas encore les moyens d’installer un système de climatisation autonome, explique Tom Jungblut. Ceci-dit, je ne me plains pas : malgré le froid, je n’ai rien perdu !».

Soleil et ciel dégagé : « ça va sûrement geler fort ! »

Bien sûr, on pourrait se demander pourquoi Tom Jungblut plante des salades aussi tôt dans la saison, alors que la météo est encore très incertaine. Son argument est économique : «Il est intéressant d’être présent tôt sur le marché parce qu’en ce moment, la production en Espagne est en train de s’arrêter alors qu’elle débute à peine en Belgique et aux Pays-Bas. Du fait de cette incertitude au niveau de l’approvisionnement, les prix grimpent. Avoir des salades en ce moment peut-être très intéressant : quand les prix montent, c’est toujours bien d’être là !».

Pour lui, ces plantations constituent donc une source de revenus vitale. C’est la raison pour laquelle il s’attendait à passer une nouvelle courte nuit. «Je vois le soleil qui sort et les nuages qui s’en vont : ça va sûrement geler fort !».

Il espère que le temps s’adoucisse rapidement puisqu’en plus des serres, il a prévu de planter ces premières salades à l’extérieur mardi…

Erwan Nonet