Les nuisances sonores étaient devenues insupportables : le gouvernement a décidé d’étendre ses aides financières aux riverains de l’aéroport pour leur permettre d’insonoriser leurs logements.
Le combat des habitants de Schuttrange a porté ses fruits. Le gouvernement a revu à la hausse les conditions d’attribution des aides financières à l’insonorisation des habitations à proximité de l’aéroport de Luxembourg.
Regroupés en association (l’ASBL DIGHSE – Défense des intérêts des habitants de Schuttrange et environs), ils se battent depuis août 2020 contre les nuisances sonores occasionnées par les avions de l’aéroport de Luxembourg. Le gouvernement a dévoilé hier une nouvelle panoplie d’aides financières à l’isolation acoustique à destination des habitations victimes de ces nuisances. Le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable a indiqué dans un communiqué investir 2,45 millions d’euros dans cette mesure qui permettra d’améliorer l’isolation acoustique d’environ 2 600 logements.
À l’origine de la grogne, le changement en 2019 du tracé d’un couloir aérien opéré par l’administration de la Navigation aérienne (ANA) pour, explique-t-elle, «des raisons de conformité à la réglementation internationale et notamment la décommission (NDLR : désinstallation) des balises» qui a remis sur le tarmac la problématique du bruit causé par la navigation aérienne. Le tracé a dû être adapté à l’agrandissement de la zone aérienne protégée de la zone militaire TRA Lauter.
Au lieu de tourner au-dessus de Niederanven pour se rendre dans le Sud, les avions commerciaux et de loisir survolent Schuttrange et ses environs. Jusqu’au 1er avril 2020, les avions étaient contraints de tourner vers le sud dès le passage d’une balise, afin de ne pas survoler la zone aérienne protégée de la zone militaire TRA Lauter, à l’est de l’aéroport. Depuis, ils doivent tourner «dès qu’ils passent une altitude définie» qu’ils atteignent au-dessus des zones habitées.
Comme nous l’avons relaté précédemment dans nos colonnes, le nombre de survols de la zone défendue par l’association a explosé, comme le nombre de plaintes auprès de l’ANA, poussant les habitants à se mobiliser comme l’on fait avant eux d’autres voisins du Findel tels que Schrassig, Sandweiler, Luxembourg-Cents et Hamm. L’ANA a tenté de solutionner le problème en passant l’altitude de survol fixée à 1 700 pieds à 2 200 pieds. Elle devrait passer à l’automne à 2 700 pieds pour une période d’essai de six mois. Ce qui devrait limiter les bruits perçus par les riverains.
Des aides plus généreuses
Une mesure cependant insuffisante pour l’ASBL, que vient renforcer la nouvelle loi du 23 août 2023 concernant les aides financières à l’insonorisation allouées par l’État. Elle ratisse plus large que la précédente. Les seuils sonores ont notamment été abaissés – de 70 décibels en journée à 65, ainsi que de 60 décibels la nuit à 55 – pour permettre à un plus grand nombre de riverains d’accéder aux aides. Désormais, 2 635 adresses sont éligibles contre 400 précédemment. Mais pas que.
Dans son communiqué, l’administration de l’Environnement annonce que de nouveaux éléments de construction sont à présent éligibles comme les portes-fenêtres ou les éléments substituant les caissons à rouleaux ; que les montants des aides ont été révisés et augmentés au niveau des éléments constructibles et du conseil; que l’échéance de la période d’éligibilité est prolongée jusqu’en 2032 et que les démarches administratives ont été simplifiées.
La liste des habitations éligibles aux aides figure sur le site internet emwelt.lu. Il s’agit de bâtiments dont la construction a été autorisée avant le 31 août 1986. Le montant maximal de ces aides passe de 12 500 à 16 000 euros pour une maison et de 6 250 à 8 000 euros pour un appartement. De plus amples informations sur ces aides figurent sur le site guichet.lu.
Une sacrée percée pour l’association qui a pour objet de préserver la bonne qualité de vie pour les habitants de Schuttrange, Munsbach, Neuhaeusgen, Uebersyren et des communes avoisinantes en limitant leur exposition aux nuisances sonores dues à l’activité aéroportuaire de l’aéroport de Luxembourg.
Pur effet d’annonce : il ne suffit pas de changer des vitrages pour que les vols du Findel cessent d’être une nuisance pour des milliers de résidents qui, de Hamm à Cessange, ne peuvent pas envisager de dormir avec les fenêtres ouvertes ou tenir une conversation en extérieur sans être interrompu par un Boeing Cargolux. L’application d’un couvre-feu réel et de sanctions dissuasives est la seule mesure susceptible de préserver la santé publique. Mais, visiblement, cette idée ne va pas dans le sens de l’État-actionnaire.
P.ex. Gasperich a uniquement 2 maisons lesquelles sont concernées, par le bruit droit aux subsides. Gasperich est plein avec toute sa diagonale dans le trajectoire des Cargolux Boeings 747 Qatar Boeing 777 et des Boeing 737. Idem particules fines. Le projet de loi 8041 est non-logique ce qui concerne le choix des rues et numéros des maisons. On peut mesurer de 60 à 80 db décibels jour et nuit ici.