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Nouveaux élus à Luxembourg : «Ça ne sera pas facile» confie Nathalie Oberweis


La députée Nathalie Oberweis compte privilégier son mandat communal et ne se présentera pas aux législatives.

Le conseil communal de Luxembourg verra bientôt pointer dix nouvelles têtes parmi les 27 élus autour de la table, dont Nathalie Oberweis qui siègera seule pour déi Lénk, tout comme le pirate Pascal Clement.

Si le «vent du changement» n’a pas soufflé assez fort pour éjecter la majorité DP-CSV en place depuis six ans, les élections communales ont tout de même propulsé une dizaine de petits nouveaux dans les rangs des 27 conseillers de la capitale.

Près d’un tiers des visages renouvelé

La palme de la valse des mandats revient aux libéraux, avec trois élus sur le départ : Françoise Deutsch, assermentée en mars dernier, qui aura fait un passage éclair au Knuedler, Héloïse Bock, qui n’était plus candidate, et Mathis Prost, qui n’a pas assez convaincu les électeurs. Tous trois passeront le relais à Anne Kaiffer, qui se présentait pour la première fois, tout comme Pascale Arend, elle aussi élue, et à Robert L. Philippart.

Du côté du LSAP, Cathy Fayot est écartée après 12 années de mandat, son collègue Tom Krieps aussi, au profit de Maxime Miltgen, cotête de liste, et d’Antonia Afonso Bagine, pour qui ces élections étaient un baptême du feu.

Seule nouvelle tête de son groupe, Emilie Costantini rejoint le CSV, alors qu’Isabel Wiseler-Lima et Claudine Konsbruck respectivement conseillères depuis 2005 et 2011, s’apprêtent à raccrocher.

Chez les verts, Nicolas Back prendra le siège laissé vacant par Eduarda Macedo, qui n’a pas recueilli assez de voix. Quant à lADR, privé de siège suite à la démission de Roy Reding en 2022 et le ralliement de sa remplaçante au CSV, il sera à nouveau représenté, par Tom Weidig.

La députée Nathalie Oberweis débarque, seule

Déi Lénk n’a pas pu sauver ses deux mandats raflés en 2017 et ses conseillers actuels Guy Foetz et Ana Correia ont été mis sur la touche : les électeurs ont plébiscité Nathalie Oberweis, députée depuis 2021, qui se présentait pour la première fois à un scrutin local. Avec un score personnel de  3 361 voix, elle décroche son ticket d’entrée au conseil communal de Luxembourg où elle sera l’unique conseillère de son parti.

Une mission délicate qu’elle appréhende : «Seule, ça ne sera pas facile. C’est vraiment beaucoup de travail, et il faut aussi savoir affronter les idéologies des grands partis établis», souligne-t-elle, regrettant que les candidats sortants n’aient pas reçu davantage de suffrages.

Une rotation pour «renouveler les idées»

Conformément au principe de rotation de déi Lénk, Nathalie Oberweis cèdera sa place à mi-mandat à celui qu’elle a devancé d’une courte-tête dans les urnes, David Wagner. «Une façon pour nous de constamment renouveler les idées et surtout, de rester ancré dans la réalité du terrain, contrairement aux élus d’autres partis, assis dans leur fauteuil depuis plus de 20 ans».

Cette maman de deux enfants, qui ne cache pas avoir du mal à jongler entre son engagement politique et ses obligations familiales, privilégiera son mandat local et ne briguera pas un nouveau mandat national cet automne.

Elle fait une croix sur les législatives

«C’est très lourd, alors que nous ne sommes que deux députées. On est beaucoup exposées, il faut tenir le coup mentalement, sachant que le parlement est une structure très paternaliste dans le mode de pensée et l’organisation, avec des horaires compliqués», déplore-t-elle.

Parmi ses dossiers de prédilection, le logement en tête, elle compte notamment s’investir sur la qualité de vie des habitants : «Je ferai de l’aménagement de l’espace public et du vivre-ensemble une priorité», assure la future conseillère.

Et pour avoir plus de poids et former une opposition forte, déi Lénk pourrait encore renforcer ses liens avec les socialistes et les verts lors de cette mandature.

Pascal Clement à l’abordage

C’est une double première : les Pirates vont faire leur entrée au conseil communal de Luxembourg, après une tentative en 2017, et c’est Pascal Clement – père de Sven – qui fera ses premiers pas en politique pour occuper le seul siège remporté.

Avec un score personnel gonflé par l’absence de son fils qui préfère se concentrer sur ses fonctions de député, il termine la course loin devant sa cotête de liste, Marie-Marthe Muller.

Pascal Clement dit représenter «le bord social» du parti pirate et compte s’engager dans ce sens durant son mandat. Photo : fabrizio pizzolante

«On pensait bien que les Pirates avaient le vent en poupe pour cette élection, mais pas à ce point», s’étonne-t-il, face à ses 3 370 suffrages. En ville, il défendra les grandes idées du parti : davantage de participation citoyenne et de transparence en politique, mais compte aussi s’investir dans les dossiers rattachés au volet social.

Car s’il est novice en politique, ce retraité du secteur bancaire est engagé de longue date dans le milieu associatif et est cofondateur de la plateforme Open Home, lancée en 2016 pour faciliter l’intégration des réfugiés en les hébergeant chez des particuliers.

«Donner une voix à ceux qui n’en ont pas»

«On peut dire que je représente le bord social des pirates. C’est très présent dans ma vie», souligne-t-il. «Ce qui me tiendra à cœur durant ce mandat, c’est de donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Et ils sont nombreux», plaide-t-il, déterminé à faire bouger les lignes.

Lui non plus n’exclut pas un rapprochement avec d’autres partis d’opposition, comme les verts, le LSAP ou déi Lénk, avec qui il partage des valeurs. Il confie ainsi qu’ils auraient pu faire front commun contre l’interdiction de la mendicité prônée par la majorité bleue-noire.

Et même si la ligne du parti est défavorable au double mandat, Pascal Clement pourrait bien être tenté de se lancer à nouveau dans la course des législatives, comme en 2018. Mais pour ça, il faut attendre le congrès prévu mi-juillet et le choix des candidats. «Rien n’est exclu à ce stade en tout cas», glisse le nouvel élu.