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Nouveau coup dur au Fola : après Dikaba, Bensi blessé


L'international s'est fait une luxation du coude. (archives Luis Mangorrinha)

Moins de 72 heures après avoir perdu Dikaba pour longtemps, le club eschois a perdu un deuxième patron, en attaque cette fois.

Il y a des hasards dont on se passerait bien. Vendredi, Rodrigue Dikaba, milieu de terrain du Fola qui va en prendre pour plusieurs mois après un tacle mal maîtrisé d’Arsène Menèssou (Jeunesse), philosophait tout haut en se disant qu’après les graves blessures à répétition endurées par son attaquant Stefano Bensi, il était «content que cela soit tombé sur (lui) plutôt que sur Stefano». C’était noble. Et prémonitoire.

Car si, lors du derby eschois en amical, Bensi avait réussi à éviter l’intervention du milieu de terrain de la Vieille Dame, samedi, contre Mannheim, il s’est perdu tout seul en tentant un ciseau retourné. «Le ballon partait bien mais quand je retombe, je vois mon bras qui part de l’autre côté, que mon bras était ‘dehors’ (sic) et que je ne sentais plus rien. Il a fallu les kinés de Mannheim aident les nôtres pour le remettre.»

«Plus mal que pour mon genou»

Là, l’attaquant international passe par des moments insoutenables, dixit son coach, Jeff Strasser : «Il a eu quinze minutes très désagréables.» Doux euphémisme : «J’ai eu encore plus mal que pour mon genou (NDLR : en mai 2018). Jusqu’à ce qu’on me mette une perfusion directement sur le terrain, qui m’a cassé.»

À l’hôpital, les médecins ont pu constater qu’aucun os du coude n’est cassé. On a posé un plâtre au joueur et on l’a renvoyé à la maison avec plein de questions, d’autant qu’ils ont aussi la certitude que les ligaments sont touchés. «C’est une luxation du coude. On ne m’a pas dit ce que cela signifie. Il faut attendre, passer des examens complémentaires et savoir s’il faut opérer ou pas», complète donc le joueur.

Pour le Fola, l’information est cruciale… en vue du championnat, tant il semble improbable qu’il puisse compter sur son leader d’attaque contre les Géorgiens de Chikhura, jeudi. Bensi, lui, veut pourtant y croire un peu : «Il y a peut-être encore une possibilité, si je peux jouer avec une attelle. C’est dommage, j’étais vraiment très en forme.»

«Présent, et avec le sourire en plus»

Oui c’est dommage. Et dangereux. Ces deux blessures coup sur coup fragilisent tout de même grandement la position du club eschois avant son entrée en lice, en Europa Ligue. «On va voir la durée de son indisponibilité, constate Jeff Strasser. Mais ce n’est jamais bien pour le joueur ni pour le groupe, ce genre de choses. Ni pour la vie du groupe ni pour la qualité sur le terrain.»

Deux pièces maîtresses en moins sur le pré, c’est en effet un petit drame. Mais Bensi, en grand professionnel, a déjà fait une partie du boulot pour minimiser l’impact moral de sa mésaventure. «C’est impressionnant de sa part, admet Strasser, mais il était là ce matin (NDLR : dimanche) à l’entraînement pour voir ses coéquipiers, malgré la douleur. Et en plus, avec le sourire. Ça va donner le moral au groupe !»

La question de savoir si le club eschois, qui n’en a peut-être pas forcément les moyens, doit recruter, va quand même se poser. Avec d’autant plus de force si la durée de l’indisponibilité s’avère longue. «En attendant, on se prépare», relance Strasser, qui doit espérer que les mauvaises nouvelles s’arrêteront là.

Samedi, le Fola a perdu lourdement son seul match de préparation (4-0) contre le Waldhoff de Maurice Deville. Rien de dramatique pour le coach : «Il y avait le voyage, la chaleur et cet accident. Cette défaite arrive peut-être au bon moment.» Pas cette blessure.

Julien Mollereau