Une découverte miraculeuse : une sœur quasi-jumelle de l’horloge de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été retrouvée à quelques kilomètres de là, relançant l’espoir de pouvoir reconstruire ce chef-d’œuvre emporté par les flammes avec le toit.
Il faut monter un petit escalier en colimaçon, aussi étroit que sombre, pour arriver à une sorte de remise, située exactement sous les cloches de l’Église de la Sainte-Trinité, en plein Paris. Là, parmi un bric-à-brac de statues d’anges oubliées, de sculptures abandonnées et de vieux meubles, une horloge gigantesque sommeille, à peine visible derrière une cloison de bois à la peinture écaillée et aux fenêtres brisées.
Alors qu’il réalise un inventaire pour le compte d’experts en objets d’art, l’horloger Jean-Baptiste Viot pénètre en mai dans cette petite pièce à l’odeur de renfermé, avec en tête les images de l’horloge de Notre-Dame, détruite dans le violent incendie d’avril. C’est le choc quand il découvre que le mécanisme de plus de deux mètres de long oublié au fond de la Sainte-Trinité est « identique ».
« C’est incroyable. C’est la même. La même », répète-t-il en lustrant de sa main noircie la plaque d’étain ornant l’horloge, pour faire apparaître une inscription qui ne trompe pas sur son lien de parenté : « Année 1867. Construite par Collin », soit la même année que celle de Notre-Dame. Et par le même atelier. A moins de quatre kilomètres de la cathédrale Notre-Dame, Jean-Baptiste Viot vient de mettre la main sur la sœur-jumelle, ou presque, de l’horloge qui a quasiment entièrement fondu dans l’incendie.
« Elle va servir d’étalon »
« C’est une chance énorme. C’est comme si on retrouvait une autre édition d’un livre qui aurait brûlé. C’est inestimable », explique-t-il.
À la différence de la charpente de Notre-Dame, l’horloge n’avait pas été numérisée avant sa destruction. Les plans ayant disparu, aucune indication n’existe donc, sauf des photos, pour guider sa reconstruction. La découverte de l’horloge de la Sainte-Trinité est inespérée: « Elle nous permet d’avoir une base de travail pour refaire les pièces » de celle de Notre-Dame. « Elle va servir d’étalon », selon Jean-Baptiste Viot.
« C’est presque miraculeux d’avoir fait cette découverte », acquiesce Olivier Chandez, l’horloger de Notre-Dame. « Si on n’avait eu que des photos, il aurait fallu extrapoler. Mais avec ce modèle, on a toutes les cotations et on peut lancer les fabrications », explique l’expert.
Rendue obsolète par la fée électricité qui compte dorénavant les heures à La Sainte-Trinité, l’horloge n’a pas tourné depuis plus de cinquante ans. Mais il suffit de donner un bon coup de manivelle pour qu’à nouveau le tic-tac se fasse entendre. « C’est fou. Cinquante ans après. Même la sonnerie est fonctionnelle », se réjouit Jean-Baptiste Viot.
Une cathédrale sans horloge ?
Mais il n’est pas question de tout simplement déshabiller Sainte-Trinité pour habiller Notre-Dame en y transférant l’horloge, tranche Olivier Chandez : « C’est le même modèle mais il y a quand même quelques différences : celle de Notre-Dame était un peu plus élaborée. Il n’est donc pas possible de faire l’échange standard ». L’horloger voudrait plutôt qu’une « vraie réplique » retrouve l’emplacement que l’horloge occupait avant le sinistre, exactement sous la flèche disparue, sous les toits.
Mais pour ce faire, encore faut-il que cette reconstruction s’inscrive dans le projet global de rénovation de l’édifice. « Qu’on reconstruise sans horloge, c’est une crainte, oui » , avertit Olivier Chandez. Pourtant, la reconstruction de l’horloge « serait une goutte d’eau » dans les fonds déjà promis pour la reconstruction (850 millions d’euros à la mi-avril). « Si elle coûte 1% du budget global, ce serait déjà le bout du monde », estime-t-il.
En tout cas, le « maître du temps » de Notre-Dame refuse de concevoir une « nouvelle » cathédrale sans son cadran : « tous les édifices religieux ont une horloge. Tous ».
LQ/AFP
Concepteur ,réalisateur de l’horloge interne de l’église de la Trinité,en présence de son père qui exécutait l’enceinte en tant qu’ancien sculteur de pierres à Rozet St Albin puis de Notre-Dame, à Paris,, par corde et contre poids.
en 1867 chez Collin.Cette horloge est basée sur le modèle standard des horloges Collin. Ces plans n’ont jamais été conservés dans les archives,mais reprises ds l’héritage amené par Albert DOYEN son fils.
Sources
Journal officiel de la République française. Lois et décrets – 1903/07/14 (Année 35, N°189) Editeur: Journaux officiels (Paris) …Doyen (Constant-François), vice-secrétaire de la société mutuelle à Av….