La Stëmm vun der Strooss a organisé jeudi la 27e édition de sa fête de Noël. L’occasion d’offrir quelques cadeaux bien utiles à ses bénéficiaires tout en passant un moment convivial ensemble.
Devant le grand sapin multicolore installé sur scène, les longues tables affichent presque complet. Pendant que tout le monde finit de déguster son suprême de volaille farcie, les serveurs déambulent dans les allées pour débarrasser les premiers convives. Si l’effervescence et l’ambiance sont dignes d’un bon restaurant, c’est bien le centre culturel Victor-Hugo, au Limpertsberg, qui a accueilli ce repas rassemblant 650 personnes. Les clients du jour sont ceux de la Stëmm vun der Strooss venus pour la 27e édition de la fête de Noël de l’association. «C’est la première fois que nous l’organisons ici, révèle la directrice de la Stëmm, Alexandra Oxacelay. Mais le centre culturel de Bonnevoie était devenu trop petit et nous ne voulions pas refuser du monde. La Ville nous a donc mis cette salle à disposition.» Si la fête est chaque année un succès, celui-ci rappelle malheureusement que la pauvreté est une réalité de plus en plus prégnante au Grand-Duché.
Tandis que les assiettes se vident, une fanfare entre dans la pièce pour jouer des chants de Noël. Alors qu’elle esquisse quelques pas de danse au milieu de la salle, Alexandra Oxacelay fait monter l’ambiance avant le reste des festivités. «Nous avons invité un groupe venu de France.» Présent durant tout l’après-midi, les musiciens vont accompagner les différentes animations, de la tombola à la remise des cadeaux en passant par les stands de maquillage et d’activités pour les enfants. Brigitte participe pour la première fois à cette fête. Elle a immédiatement été séduite par l’ambiance de la journée. «Je me demandais un peu de quoi ça aurait l’air, mais c’est vraiment super!»
Une première pour Guillaume et Stéphanie
Elle-même cuisinière à la Stëmm, le repas l’a tout autant convaincue, tout comme l’humilité des officiels invités. «Ils ont pris le temps de faire des photos, ça m’a beaucoup touchée.» Comme à chaque édition, le couple grand-ducal était en effet présent, ainsi que plusieurs membres du gouvernement, pour partager un repas avec les bénéficiaires. Cette année, c’était donc la grande première pour Guillaume et Stéphanie qui ont repris le flambeau d’Henri et Maria-Teresa. Et les remplaçants semblent avoir convaincu. À leur départ, après le repas, les applaudissements ont fusé de part et d’autre de la salle pour les saluer. «Ils m’ont déjà dit qu’ils reviendraient l’année prochaine», souffle Alexandra Oxacelay.

De nombreuses entreprises étaient présentes grâce à leurs salariés venus donner un coup de main. (Photo : alain rischard)
«Faire quelque chose d’utile»
Mais la journée ne serait rien sans les partenaires de la Stëmm comme La Provençale qui a fourni les 650 repas ou Uniqlo qui a offert des vêtements pour constituer des kits d’hiver. «Les gens nous disent souvent qu’ils ont besoin d’un moyen de recharger leur téléphone. Alors, nous avons aussi décidé de leur offrir des batteries externes», ajoute Alexandra Oxacelay. D’autres entreprises sont également présentes à travers leurs salariés venus donner un coup de main. Travaillant pour State Street, Christine est là pour la première fois. «J’avais envie de faire quelque chose d’utile, affirme-t-elle. Et puis, je voulais donner un coup de main à mes collègues qui viennent chaque année.» Malgré le travail qui ne semble jamais s’arrêter, elle est heureuse de sa journée. «C’est vraiment super positif, tout le monde est très gentil, tous les bénévoles travaillent ensemble.»
Bénéficiaire de la Stëmm depuis deux ans, Marilou est particulièrement touchée par cet élan de solidarité. «On est pourris gâtés!» Elle aussi est ravie de pouvoir passer un moment de détente et de convivialité. «Ça nous permet d’oublier nos problèmes.» Elle qui vient deux à trois fois par semaine à la Stëmm retrouve ici l’esprit qui anime l’association tout au long de l’année. «Il y a beaucoup d’entraide. On est tous précaires alors personne ne se juge.» Elle-même n’hésite pas à donner un coup de main quand le besoin s’en fait sentir. Car le partage se doit d’aller dans les deux sens, surtout en ces périodes de fêtes.