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Nicolas Schmit : «Orban a trouvé de nouveaux amis au Luxembourg»


Nicolas Schmit (2e de d.), entouré, jeudi soir, par ses camarades du LSAP, Francine Closener (à d.), Tom Jungen, Marc Angel et Dan Biancalana (de g. à d.). (Photo : claude lenert)

Fraîchement désigné «Spitzenkandidat» européen, Nicolas Schmit était présent, jeudi soir, au pot de Nouvel An de sa «famille politique», le LSAP. Lors de son discours, il a dévoilé des premiers éléments de son programme électoral, sans oublier de sévèrement tacler le nouveau gouvernement conservateur-libéral et d’autres mouvances politiques.

C’est un Nicolas Schmit ému qui s’est adressé, jeudi soir, à ses camarades du LSAP. Quelques heures après avoir été officiellement désigné comme de tête de liste du Parti socialiste européen (PSE) pour les élections européennes, le commissaire sortant du Luxembourg a tenu à mettre certains points sur les i, en s’attaquant notamment à «ceux qui souhaitent détruire le projet de paix et de prospérité qu’est l’UE».

Il vise les extrémistes et nationalistes de droite, mais pas seulement. Comme avant lui les coprésidents du LSAP, Francine Closener et Dan Biancalana, Nicolas Schmit est aussi venu fustiger le virage répressif engagé par le nouveau gouvernement luxembourgeois, formé par le CSV et le DP.

Il attaque de front le CSV et le DP

Il a certainement pensé à l’ADR avant de se lancer dans la réflexion suivante. Mais, sans les nommer, celui qui était ministre dans des exécutifs CSV-LSAP, a aussi décidé d’attaquer de front la coalition qui est venue, à la mi-novembre, succéder à l’alliance tricolore (DP, LSAP, déi gréng). Dans le texte : «Je peux seulement m’étonner que depuis que Viktor Orban (NDLR : le Premier ministre hongrois) n’a plus d’amis en Pologne, il semble avoir trouvé de nouveaux amis au Luxembourg. C’est inacceptable.»

L’allusion à l’interdiction de la mendicité en Ville, mais aussi à d’autres tendances répressives, semble établie. Surtout que Nicolas Schmit a évoqué, juste avant, que les «temps difficiles et dangereux» qui touchent l’Europe et le monde entier, remettent – aussi au Luxembourg – en question des «acquis que l’on pensait définitivement ancrés», dont les droits sociaux, la solidarité ou encore les droits des femmes.

«Un grand honneur et une grande motivation»

En début de discours, Nicolas Schmit était plus posé, même s’il a avoué avoir vécu «une journée particulière». «Je n’aurais pas vraiment pu imaginer me retrouver dans cette position. Il s’agit d’un grand honneur, mais aussi d’une grande motivation pour m’engager», en priorité pour un approfondissement de l’Europe sociale. Le «Spitzenkandidat» a d’ailleurs tenu à rendre hommage à Jacques Poos, ancien ministre des Affaires étrangères, décédé en février 2022, «sans lequel je ne serais pas là où je suis aujourd’hui». Nicolas Schmit a aussi eu une pensée pour Jean Asselborn, un autre de ses grands soutiens en politique, qui a annoncé jeudi mettre fin à sa carrière politique.

«La lutte contre la pauvreté, LA grande priorité»

Il n’est pas surprenant qu’un des premiers points majeurs du programme électoral du PSE sera lié au social. Après avoir constaté que 90 millions d’Européens, dont 20 millions d’enfants, vivent au bord ou dans la pauvreté, Nicolas Schmit clame que «la lutte contre la pauvreté doit devenir LA grande priorité de la prochaine Commission européenne» qu’il vise à présider.

«Il faut pouvoir appeler un nazi, un nazi»

Le fait d’offrir une perspective aux plus démunis sur le Vieux Continent, serait aussi un des meilleurs moyens à lutter contre «nos principaux ennemis» qui sont, selon le nouveau leader des sociaux-démocrates européens, les partis d’extrême droite, «qui commencent lentement à montrer leur vrai visage». Nicolas Schmit se réfère notamment aux Allemands de l’AfD, parti qui aurait, avec Björn Höcke, «un nazi» dans ses rangs. «Il faut pouvoir appeler un nazi, un nazi».

Le commissaire socialiste cite dans ce contexte la conférence sécrète qui a réuni des membres de l’AfD, mais aussi des conservateurs de la CDU/CSU. Leur intention : planifier la «remigration» (soit la déportation massive) des citoyens allemands «non assimilés», dans l’éventualité d’une accession prochaine au pouvoir, «une atrocité sans nom».

C’est une enquête journalistique, menée par le collectif de journalistes Correctiv, qui a révélé cette conférence sécrète, organisée non loin du lieu où le régime nazi a planifié l’extermination des juifs au début de la Seconde Guerre mondiale.

«Une Europe sociale et progressive»

Nicolas Schmit se dit «grandement motivé» à défier, au nom de «l’ensemble du mouvement social-démocrate en Europe», ces «ennemis», sans oublier la construction d’une «Europe plus sociale et plus progressiste», ensemble aussi avec le soutien des militants du LSAP.

3 plusieurs commentaires

  1. Cet article me donne tout autant la nausée que les propos de M. Schmit. Mais restons optimistes : il accélérera le naufrage en cours de ce paquebot pourri qu’est l’UE.
    Souhaitons-lui beaucoup de succès : plus ça ira vite, moins ça fera mal.
    Reste à prier pour qu’il ne nous mène pas à une guerre avec la Russie ou entre les pays de l’UE, ni qu’il lutte contre ses « ennemis » avec les méthodes des nazis qu’il accuse (mais qu’il finance en Ukraine).

  2. Mais oui…Nicolas.
    Il faut pouvoir appeler un nazi un nazi.
    Et un gros nul comme toi un gros nul.

  3. Pour un socialiste, tout ce qui n’est pas de gauche ou d’extrême gauche est d’extrême droite.
    C’est le nouveau gadget de la gauche. Par exemple, on continue à traiter le RN en France d’extrême droite, alors que son programme actuel est proche de celui de Mélanchon. Ils ne se distinguent que sur le sujet de l’immigration.
    Et, quand vous n’êtes pas de gauche et que vous ne répéter pas tous les poncifs socialistes, on vous traite aussi de complotiste.