Auteur de six des neuf derniers buts inscrits par son équipe de Differdange, Nicolas Perez (27 ans) «monte en puissance», comme il le dit lui-même Tout profit, forcément, pour un FCD03 qui est apparu face à la Jeunesse en mission dans cette 2e partie de saison.
Objectif podium. Voilà le but de Differdange pour les trois mois et demi à venir. L’attaquant français (ex-Gueugnon, Mouscron, Amnéville…) pourrait bien être un élément déterminant s’il continue avec le même rendement.
Vous en êtes déjà à quatre buts en (deux matches en) 2018. Et si on regarde un peu plus loin, vous avez même inscrit six des neuf derniers buts de Differdange. Vous avez eu un déclic? Ou vous aviez juste besoin de temps ?
Nicolas Perez : Je crois que depuis le début de saison, je monte en puissance. Il ne faut pas oublier que je restais sur 10 ou 11 mois sans jouer. J’étais parti en Australie pour un road trip. Puis, quand je suis revenu à Marseille, j’avais dans l’idée de me diriger vers le marché du travail, de rentrer dans la vie active quand notre entraîneur, Pascal Carzaniga, m’a contacté. Je sais d’où je viens et la chance que j’ai. Pour l’heure, tout va bien dans ma tête et dans ma vie.
Vous parliez de votre entraîneur. Ce dernier expliquait après la victoire mercredi face à la Jeunesse que vu votre forme, il savait que vous, comme votre équipier Chadli Amri, alliez faire mal…
Oui. On s’est plutôt bien débrouillés en attaque. On a su aller très vite en contre. Ce n’est pas quelque chose que l’on travaille spécialement. Mais c’est vrai qu’ici, c’était flagrant : nos adversaires avaient la balle, on la récupérait et en deux secondes, on était devant leur but ! Au commencement de cette saison, cela n’allait pas aussi vite. Après, face à un adversaire moins bien classé, on aura peut-être plus la balle et moins de possibilités de contrer. On verra… Cela a aussi fait beaucoup de bien de ne pas encaisser. L’attaque a effectué son boulot, mais la défense et le milieu aussi.
Les deux buts de Differdange, on les doit à Chadli Amri et vous. Avec chacun un but et une passe décisive…
C’est naturel entre nous, on ne le travaille pas spécialement non plus. Mais c’est facile d’évoluer avec lui. Ce n’est pas pour rien qu’il a porté le maillot de l’équipe nationale d’Algérie. On s’entend vraiment bien lui et moi sur comme en dehors de la pelouse. On effectue d’ailleurs du co-voiturage ensemble, avec Mounir (Hamzaoui). Quatre fois par semaine. Et cette bonne entente, elle doit forcément aussi se ressentir sur le terrain.
Differdange est apparu très réaliste, concentré sur sa tâche. Le beau jeu semblait clairement secondaire…
Oui, peut-être. On découvrira dans les prochaines semaines si on confirme ce genre de prestation. Moi je suis persuadé que parfois, ce sera beau à voir jouer et que parfois ce sera plus haché. Ici, je ne pense pas qu’on était horribles à voir à l’œuvre. Après, on a su se rassurer avec ces buts et la victoire. C’est un match qu’il fallait gagner et on l’a réussi. Ce qui a changé ? C’est sans doute un peu tôt pour le dire, mais je pense qu’on s’est tous remis en question et qu’on est revenus aux entraînements pour livrer une meilleure deuxième partie de saison. On a beaucoup bossé et on est encore plus motivés. Et le fait que les matches s’enchaînent nous sera certainement favorable. Durant la première partie de saison, j’ai eu l’impression qu’on était tout le temps coupés dans notre élan. On jouait deux matches et il fallait s’arrêter pour une trêve internationale puis, c’était la Coupe ou une remise… Ici, on va vraiment enchaîner et il me semble que ça va nous faire du bien.
C’est surprenant quand on connaît le standing de Differdange, mais ce n’est que la deuxième fois cette saison que vous réussissez un six sur six (succès face à l’US Esch et la Jeunesse) en championnat cette saison…
Et cela nous fait du bien au moral et au niveau du classement! Après, il va falloir réussir à enchaîner des séries de plus que deux victoires si on veut terminer troisièmes.
Votre président, Fabrizio Bei, glissait après la rencontre que votre championnat commençait ce mercredi soir…
C’est vrai par rapport à une première partie de saison où on aurait pu/dû prendre plus de points. On a clairement une revanche à prendre. Sur le plan individuel comme collectif. On n’a pas montré assez de bonnes choses, pas récolté assez de points.
Que change la présence de Florent Malouda dans votre équipe ?
Il apporte beaucoup d’expérience. On connaît tous son parcours et son palmarès. Humainement, c’est aussi un mec très bien qui apporte de la sérénité.
Il focalise aussi un peu l’attention de vos adversaires, non ? Octroyant plus de liberté à ses équipiers…
C’est sûr que, même inconsciemment, nos adversaires ont envie de défendre contre lui, pour leur prestige, leur fierté. Du coup, on défend moins sur les autres joueurs. S’ils sont à deux sur lui, comme cela a pu être le cas mercredi, cela libère des espaces. Aux autres d’en profiter.
Entretien avec Julien Carette