L’Allemand Nico Rosberg (Mercedes) est devenu champion du monde de Formule 1 pour la première fois de sa carrière, au bout du suspense, en terminant 2e du Grand Prix d’Abou Dhabi, dimanche, derrière son coéquipier Lewis Hamilton.
« C’était une course horrible », a dit Rosberg en conférence de presse, littéralement vidé par le suspense entretenu, jusqu’au 55e tour, par son coéquipier. Car Hamilton a volontairement ralenti en fin de course pour permettre à Sebastian Vettel (Ferrari) de revenir sur Rosberg.
« On joue un titre mondial, Mercedes était déjà champion des constructeurs, j’étais en tête, donc, je faisais ce que je voulais et je dictais le rythme », s’est justifié Hamilton en conférence de presse, pressé de questions sur sa stratégie.
« Je ne veux faire aucun commentaire là-dessus. Je viens de réaliser mon rêve d’enfant et je vais faire la fête. Je ne serai pas visible pendant quelques jours », a plaisanté Rosberg, finalement 2e de cette course à suspense.
À 31 ans, Nico rejoint au palmarès de la F1 son père Keke, sacré en 1982 dans une Williams. Il a eu très peur jusqu’au bout des 55 tours d’une course dans laquelle il n’a pris aucun risque, sauf au moment crucial où il a dépassé le jeune Néerlandais Max Verstappen (Red Bull).
« Je n’ai jamais ressenti cela dans une voiture de course. C’était très tendu, il (Verstappen) ne m’a pas laissé un centimètre, mais c’est passé », a raconté Rosberg sur ce moment crucial, ce dépassement décisif, au 20e tour, en suivant les instructions de son ingénieur: « Il faut lui passer devant, c’est crucial », lui a-t-il conseillé, sur la radio de bord.
Rosberg s’est ensuite retrouvé bloqué derrière Hamilton, à qui Paddy Lowe, le directeur technique, a dit en fin de course: « Il faut accélérer, Lewis, c’est un ordre ». Mais Hamilton, seul au monde, a continué à ralentir le peloton de chasse, ce qui aurait pu causer du tort à Rosberg et lui permettre de rafler son 4e titre mondial.
Finalement, Vettel n’a jamais tenté de l’attaquer. « Mes pneus étaient trop usés », a expliqué le pilote Ferrari, 3e de cette course et 4e du championnat, in extremis, devant Verstappen.
Puis, il a fait un compliment sincère à son compatriote Rosberg: « C’est sa journée, et il mérite vraiment ce titre ».
Rosberg, arrivé à Abou Dhabi avec 12 points d’avance, avait besoin de monter sur le podium en cas de victoire d’Hamilton, c’est ce qu’il a fait. Il remporte le championnat du monde avec cinq points d’avance sur l’Anglais, déjà sacré trois fois.
« C’est comme si je m’étais battu pendant toute ma carrière contre Lewis, et il a souvent gagné. Il est la référence absolue de la F1 et j’ai réussi à le battre, donc, c’est très satisfaisant. Je ne sais pas où est mon père, j’espère qu’il a survécu à cette course et qu’il va bien », a conclu le nouveau champion du monde, puis il est parti faire la fête avec son écurie et sa famille.
Le Quotidien / AFP