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Natura 2000 : les oiseaux plus forts que les éoliennes


Actuellement, le Luxembourg n’a pas à rougir de ses performances. Il figure parmi les meilleurs de la classe, lui qui produit plus de 40 % de son électricité grâce au soleil et au vent. Photo : Julien Garroy

Le Luxembourg compte une soixantaine de zones Natura 2000 pour protéger la faune et la flore. Planter des éoliennes à proximité n’est pas la meilleure idée. L’énergie verte, pas à n’importe quel prix.

Le Luxembourg compte 48 zones Natura 2000 «habitats» et 18 zones Natura 2000 «oiseaux». Sur le petit territoire national, la protection de la faune et de la flore n’est pas un vain mot. Dans la pratique, on sait que ces zones peuvent être «polluées» par l’un ou l’autre projet, comme, par exemple, un contournement routier.

Le fait de sacrifier une zone Natura 2000 au profit de la voiture a de quoi faire bondir les écolos, qui ne comprennent pas toujours les choix du gouvernement, composé en partie par déi gréng. Quand il s’agit d’installer des éoliennes aux abords d’une zone protégée, les autorités y regardent à deux fois. Aussi verte soit-elle, la production d’énergie ne doit pas perturber les biotopes et les écosystèmes.

La société Sudenergie (anciennement Sudgaz), qui regroupe une quinzaine de communes actionnaires du sud du pays, soutient la transition énergétique. Elle a dû revoir à la baisse son projet éolien Sudwand, planifié en 2018 et qui devait initialement fournir une production annuelle de 30,6 millions de kWh, de quoi alimenter 6 800 ménages. Ce projet était conçu en partenariat avec la société Soler et avait de quoi séduire, mais aussi effrayer, avec ses 23 éoliennes réparties sur plusieurs communes.

Au final, il n’en reste plus que cinq. Elles seront installées dans les communes de Dippach, Reckange-sur-Mess et Sanem, «aux abords de différentes zones Natura qui protègent la faune aviaire», comme le fait remarquer le député pirate Marc Goergen dans une question parlementaire.

Les études d’impact relatives à trois de ces éoliennes sont toujours en cours, informe le ministère de l’Environnement. Il précise d’ailleurs que le projet déposé par Sudenergie dans la procédure EIE (évaluation des incidences sur l’environnement) ne concernait que 10 éoliennes dans les communes déjà citées, auxquelles s’ajoutaient Mondercange et Roeser.

Les études ont cependant démontré que quatre de ces éoliennes auraient eu un effet dévastateur trop important sur la faune aviaire, si bien que le projet a connu une coupe claire. Le constructeur a renoncé de lui-même à installer une dernière éolienne dans une réserve ornithologique.

Loin des zones Natura, une île énergétique

Des études se poursuivent en ce qui concerne deux parcelles qui doivent accueillir des éoliennes et, à l’heure actuelle, seules deux installations ont été autorisées, selon la procédure commodo-incommodo introduite par le constructeur. Il n’en a pas introduit, encore, pour les trois autres éoliennes prévues à Sanem, Reckange-sur-Mess et Dippach.

C’est tout ce que le député obtiendra comme réponse. Ses autres questions sont passées à la trappe. Le pirate Marc Goergen voulait connaître l’impact de cette activité sur les zones Natura toutes proches, savoir la hauteur des installations, avoir une idée de la pollution sonore et connaître la distance qui sépare les éoliennes des premières habitations. Les études, une fois achevées, devraient le renseigner.

Ce dossier montre à quel point il est difficile de produire de l’énergie verte au Luxembourg. Pour l’éolien, quand ce ne sont pas les zones de protection de la nature qui font obstacle, c’est l’aéroport et ses couloirs d’approche.

Pas de quoi décourager le gouvernement, qui souhaite faire passer la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale brute de 11 % à 25 % en 2030 en misant sur l’éolien, le solaire et la biomasse.

Actuellement, le Luxembourg n’a pas à rougir de ses performances. Il figure parmi les meilleurs de la classe, lui qui produit plus de 40 % de son électricité grâce au soleil et au vent.

Ce qu’il ne peut produire sur son territoire, il l’importera d’ailleurs et c’est le cas avec le projet d’éolien offshore au Danemark, décrit comme la première île énergétique du monde. Loin des zones Natura 2000.

Un commentaire

  1. Cela fait plus de 15 ans que l’on sait que les oiseaux sont plus malins que les écolos et qu’ils évitent ces gros moulins à vent.
    Les chats domestiques tuent beaucoup plus d’oiseaux que toutes les éoliennes de la terre.