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[Nations League] Tomas, déjà l’appel du grand monde?


Tomas Moreira, prêt à sauter dans la brèche. (Photo : ben majerus/sportspress.lu)

Le jeune milieu de terrain du Benfica va-t-il profiter des nombreuses absences au milieu pour faire ses grands débuts face au Bélarus?

«Je suis heureux d’être là et je crois que ça se voit!» Oui, il n’y a qu’à voir le large sourire de Tomas Moreira (qui porte le nom de Cruz sur son maillot) pour se convaincre qu’en plein débat sur les choix de carrière de garçons formés au CFN mais qui finissent par choisir de défendre les couleurs d’une autre nation, les Rout Léiwen tiennent là un soldat qui s’annonce fidèle et fiable. Alors que Gil Neves a opté, lui, pour le Portugal, Moreira n’hésite pas une seule seconde à défendre son choix avec des arguments forts, ceux que les dirigeants du CFN aimeraient systématiquement voir développés par leurs jeunes : «C’est un rêve de défendre ces couleurs. Une fierté. Je le dis : j’ai eu d’autres opportunités, mais il n’était pas question de jouer pour un autre pays que le Luxembourg, qui a offert des conditions de vie importantes pour moi et ma famille. Sans ce pays, je n’aurais pas grandi comme ça. Qu’on choisisse de défendre d’autres couleurs, je ne comprends pas».

Leo, c’est une légende

Depuis son bureau de Mondercange, Manou Cardoni, le directeur technique national, appréciera. Face à la défection de Gil Neves, l’ancien meneur de jeu parle de «question morale» ou d’«éthique». Pour lui, Gil Neves acceptera très certainement l’invitation de la fédération lusitanienne à participer aux éliminatoires du mois prochain et il sera alors perdu pour toujours. «Après tout ce qu’on a fait pour lui, toutes les décisions précises qu’on a prises pour son développement, je peux dire qu’il ne serait pas à un tel niveau sans nous. Mais c’est le foot, ça ne fait pas de cadeaux.» C’est sans doute ce qui rend encore plus fort le discours d’un Tomas Moreira.

Benfica, de plus en plus branché sur le CFN

Le milieu de terrain récupérateur deviendra officiellement luxembourgeois aujourd’hui. À la veille d’affronter le Bélarus sur terrain neutre et sans public à Zalaegerszeg. Ne lui demandez pas ce qui se passera administrativement parlant pour lui. Il ne le sait pas. Il sait juste que son nom pourra être sur la feuille de match et que la FLF devra encore faire floquer son maillot depuis la Hongrie, avec un numéro qu’il ignore encore. Alors que ses parents essayent depuis deux ou trois ans de devenir des citoyens du Grand-Duché, c’est le cadet de ses soucis. D’autant que des perspectives subites s’ouvrent à lui.

Avec Chris Philipps resté au pays avec une contracture et Christopher Martins suspendu, ce sont deux postes de récupérateurs qui sautent. Il reste Sébastien Thill, l’éventualité d’un Mathias Olesen susceptible de jouer un cran plus bas, mais Tomas, des étoiles dans les yeux (sans aucune romantisation), se rêve déjà passant quelques minutes aux côtés de Leandro Barreiro devant la défense. «Je me rappelle qu’à 13/14 ans, on s’était déplacés pour aller affronter les jeunes de Mayence. Lui était venu nous voir jouer et à la fin, on s’était tous assis par terre et il était venu nous parler. C’était déjà « Leo », le gars parti à l’étranger alors qu’à l’époque, ce n’était pas encore si courant. C’est une légende!» Alors jouer aux côtés d’une «légende», vous pensez bien…

Est-il déjà outillé pour se faire sa place? Selon Manou Cardoni, le doute n’est pas permis. Pas une seule seconde même. «Il a toutes les prédispositions pour devenir un joueur important de cette équipe et faire une grande carrière. C’est un « 6 » ou un « 8 ». Pas un « 10 », je ne le verrais pas derrière un attaquant. Mais il est bon dans l’impact, sait faire les bonnes passes dans les derniers mètres avec une grosse intelligence de jeu.»

Bref, ce sera une bonne publicité supplémentaire pour l’axe Lisbonne-Luxembourg. Un des responsables du recrutement chez les jeunes du Benfica s’intéresse en effet de très près à ce qui se fait au CFN et commence même à suivre de très près des non-lusophones. Là-bas, après la rigueur et l’aspect physique développés en Allemagne, à Hanovre, Moreira a déjà appris à penser davantage à l’aspect technique et aux tâches offensives. On a hâte qu’il soit luxembourgeois de papiers, celui-là!