Le Grand-Duché, qui menait 2-0 contre les Féroé, est même passé tout près de la correctionnelle.
Il est finalement assez curieux de se rendre compte que les Féroé ont, très concrètement mis plus Moris en danger que la Turquie trois jours plus tôt. Le portier a ainsi «coupé» trois buts potentiels, d’une sortie extrêmement rapide dans les pieds de K. Olsen (6e), en se couchant vite au pied de son poteau sur un centre en retrait (20e) et d’une parade réflexe sur une tête du même K. Olsen (30e). Trois occasions nettes pour les Féroé? Cela en dit long sur la maîtrise très relative de Roud Léiwen en termes de jeu.
Trop facilement surpris derrière par rapport à ce qui aura été jusqu’à présent un mois de juin très solide, les hommes de Holtz ont quand même répliqué pour montrer la classe d’écart (supposée) qui existe entre les deux formations. Pas en réussite, Sinani a rasé le montant sur un tir croisé (3e) puis la lucarne sur un autre, enveloppé de l’extérieur de la surface (39e). S. Thill a aussi expédié de sa patte gauche deux centres très dangereux mais qui auront montré que ni Barreiro (8e), ni Gerson R. (40e) ne sont de grands joueurs de tête.
Chanot et Gerson leur font exactement la même
Les Féroé restant les Féroé, on ne peut pas en attendre non plus d’eux qu’ils intègrent en une semaine toutes les subtilités des phases de jeu qui leur ont causé des soucis à l’aller. Ainsi, sur le même ballon dans le dos de la défense de Maxime Chanot, sur le même appel de Gerson Rodrigues, tout le monde s’est laissé prendre. À Torshavn, Gerson, signalé hors-jeu, n’avait pas obtenu le pénalty. Au stade de Luxembourg, si. Accroché par le portier adverse, Gerson R. plante son douzième but international (1-0, 12e). Mais il faut bien admettre que quand Barreiro a surgi dans le dos de la défense sur un centre de Pinto (2-0, 49e), on a bien cru que l’on se dirigeait plus vers une démonstration que ce scénario dingue…
Car les Féroïens, qui avaient déjà démontré tout leur fighting-spirit à neuf contre dix à l’aller, vont revenir en seulement deux minutes. Une inattention sur un corner permet à Bjartalio de jaillir pour mettre un bon point le long du poteau (2-1, 57e). Puis sur une récupération aux trente mètres, Bjartalio encore lui, arme une frappe contrée par le tacle de Barreiro… qui prend Moris à contre-pied (2-2, 59e). Improbable surprise.
Deux buts encaissés en deux minutes
Ce qui est alors gênant, c’est de constater que ce n’est pas le début d’une révolte. Mais l’évidence que cette équipe qui a peu tourné sur ses quatre rencontres, manque d’essence dans le moteur. Sur corner, Baldvinsson, absolument seul au deuxième poteau, est tout près d’en ajouter un troisième, mais il bute sur un Moris spectaculaire au pied de son poteau (70e).
C’est alors que Kiki Martins a décidé de prendre les choses en main dans un stade encore bien plein (5 325 spectateurs) et qui a poussé, le M-Block faisant amende honorable après avoir boycotté toute la première période pour protester contre la gestion sécuritaire du match contre la Turquie. C’est sur une de ses perforations, plein axe, que Pinto finit par mettre une demi-volée au ras de la lucarne (83e). Puis Sinani a vu son tir filer devant le but (84e). Ils ne repasseront pas devant. Ce nul leur garantit la deuxième place mais gageons que ce n’est comme ça qu’ils auraient voulu terminer leur mois de juin…
Julien Mollereau